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«...a government without newspapers or newspapers without a government...»
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«...a government without newspapers or newspapers without a government...»
“The people are the only censors of their governors: and even their errors will tend to keep these to the true principles of their institution (...) The way to prevent these irregular interpositions of the people is to give them full information of their affairs thro’ the channel of the public papers, and to contrive that those papers should penetrate the whole mass of the people.
“The basis of our governments being the opinion of the people, the very first object should be to keep that right; and were it left to me to decide whether we should have a government without newspapers or newspapers without a government, I should not hesitate a moment to prefer the latter. But I should mean that every man should receive those papers and be capable of reading them...”, anticipait le diplomate Thomas Jefferson au 18e siècle, avant d’être élu comme troisième président des États-Unis (1801-1809). C’était bien avant que des Donald Trump ou des Pravind Jugnauth, personnages qui n’ont, hélas, pas saisi l’importance d’avoir des journaux indépendants et critiques dans une démocratie, ne tentent d’imposer des gouvernements sans presse, au lieu de promouvoir une presse libre de toute ingérence gouvernementale.
À cet égard, comment ne pas souligner, avec un feutre honoré, la gracieuse visite de la haute-commissaire de l’Inde dans nos locaux, à Riche-Terre, Baie-du-Tombeau, mercredi. Au lieu de ne voir que les différences de perspectives et d’opinions entre l’administration Modi et notre rédaction sur certains sujets (comme l’offshore, le Metro Léger ou Express, ou Agalega), et de nous snober ou condamner par conséquent, Nandini Singla a choisi de focaliser sur l’importance d’une presse libre et indépendante, comme l’express, au sein d’une démocratie qui se construit comme l’Inde ou Maurice. Afin, précise-t-elle, qu’il y ait toujours des débats sains, contradictoires et de bon niveau pouvant consolider la démocratie au lieu de l’écorner.
Le discours de haute facture qu’elle a tenu devant nos journalistes, sur le besoin d’une presse virulente et sans concession, dans une démocratie qui cherche ses repères et dans les limites des lois de la République, se retrouve en contradiction totale avec celui de Pravind Jugnauth et ses laquais – qui pensent, à tort, qu’en nous attaquant systématiquement sur des estrades socioreligieuses, l’on va se taire sur les affaires Angus, Kistnen- Sawmynaden, ou St-Louis Gate, par exemple, ou que cela va allumer un contre-feu parmi ses partisans déréglés par la MBC et d’autres médias grossièrement complaisants, pour ne pas dire abêtissants.
Et en choisissant de nous traîner dans l’arène polluée des politiciens, ou celle biaisée et divisionniste des associations dites socioculturelles, ou devant des cours de justice pour nous réclamer des dizaines de millions (tout en sachant fort bien que ces cas vont prendre plusieurs années avant d’être pris sur le fond) — au lieu d’argumenter, de répondre à nos questions d’actualité qui prennent poussière sur les bureaux des conseillers grassement payés par le public — le Premier ministre dévoile sa personnalité antidémocratique, qui pense qu’il n’a de comptes à rendre à personne. D’ailleurs, comme d’autres avant lui, le Parlement, censé être le temple de la Démocratie, il l’ouvre et le ferme à sa guise, après y avoir placé son gardien, l’autoproclamé Loudspeaker, pour protéger ses arrières.
Et pour ceux qui croient encore que l’express préfère un camp à un autre, ou encore un groupe comme les Avengers à celui de Yatin Varma par exemple, cela fait longtemps que nous avons compris qu’il nous faut rester libre et non pas inféodé à quiconque. Jefferson le résume mieux que nous : All (…), unless checked by a knowledgeable citizenry, would inevitably become wolves...
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Il ne fera plus le pitre. Finalement Donald Trump ne témoignera pas dans le cadre de son procès de destitution au Sénat américain. L’ancien président est jugé pour «incitation à l’insurrection». Selon les procureurs (des élus démocrates de la chambre des représentants), les propos enflammés de Trump, contre ses adversaires politiques et contre la presse, constituent une «trahison d’une ampleur historique» : «Le président Trump a incité une foule violente à attaquer le Capitole des États-Unis. Cela requiert une condamnation», à l’issue de ce procès qui débute au Sénat le 9 février.
Quoi qu’il en soit, Trump a déjà marqué l’histoire en étant le premier président de l’histoire US à subir un second procès en destitution. Mais ce deuxième procès aura, précisément, valeur d’exemple pour l’histoire et pour les autres. Si après les abus langagiers de Trump, rien n’est fait, l’impunité pourrait encourager de futurs dirigeants à tenter de conserver le pouvoir par tous les moyens, y compris par la force, comme jadis.
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