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L’affrontement total
Il fallait s’y attendre. La démission tardive de Yogida Sawmynaden comme ministre du Commerce provoque un effet domino. L’ICAC et la police sortent, enfin, de leur torpeur. Le directeur de la STC et son beau-frère sont arrêtés, respectivement pour corruption et blanchiment d’argent. Pendant ce temps, le Premier ministre, lui, se réfugie dans une «politique spirituelle», ayant réalisé qu’il s’est trop mouillé, en défendant Sawmynaden, un peu comme Collendavelloo l’avait fait pour Sobrinho...
Si l’on doute fortement que Sawmynaden puisse un jour retrouver un maroquin ministériel, en raison des nombreuses casseroles qui vont résonner encore longtemps, il est intéressant de voir comment le MSM va souffler le chaud et le froid en ce qui le concerne. Il s’agit de faire croire que le gouvernement se dissocie de lui, dans une tentative de ne pas salir l’ensemble du cabinet, tout en le ménageant un peu quand même ; car si jamais Yogida Sawmynaden se sentait trop lâché, il pourrait songer à démissionner du Parlement.
Et une partielle au numéro 8 ne serait pas à l’avantage du Premier ministre – déjà soumis à une pression parlementaire insoutenable – il suffirait que 6 ou 7 députés quittent le navire MSM-ML, pour que le chateau de cartes s’écroule, si l’on en croit le Times of India et Nando Bodha.
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N’est-ce pas étrange que les leaders des partis de l’opposition et les représentants de la société civile, qui animaient collectivement des points de presse avant la marche du 13 février, ne jugent pas utile de se réunir à nouveau afin de faire un bilan de la marche ? Et une photo-souvenir de leur «succès» ?
Deux raisons pourraient expliquer pourquoi l’opposition et Linyon Sitwayin préfèrent jouer profil bas. La marche aura été en deçà des attentes et l’entente entre les leaders a été refroidie, et s’en retrouve compliquée avec l’arrivée de Nando Bodha dans les rangs de l’opposition. Lors de la marche, le coup de colère de Paul Bérenger face à un journaliste d’une radio privée traduisait-il déjà la mauvaise humeur qui s’est installée depuis...
Il devient évident que Ramgoolam va persister à faire la sourde oreille à tous ceux qui tenteront de lui dire de «step down». Lui ne veut plus descendre, plus bas. Il veut simplement «step up» et prendre sa revanche.
Le cycle du système politique actuel va prendre fin quand les deux dynasties qui nous ont gouvernés jusqu’ici vont s’autodétruire. Avec leurs «chatwas» respectifs. Il y aura alors un vide – qui se remplira très vite, avec un regard neuf, vraiment neuf.
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