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Xavier-Luc Duval - L’arbitre des ego
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Xavier-Luc Duval - L’arbitre des ego
La politique politicienne locale a ses codes et ses acteurs qu’il n’est pas toujours évident de décrypter. Si c’est connu qu’on a un gouvernement «dysfonctionnel», il devient évident que nous av(i)ons aussi une opposition défaillante, qui a choisi, contre toute attente, de se tirer dans les pattes, au lieu de se focaliser sur le pouvoir en place, qui tend de plus en plus vers l’absolutisme. À charge, donc, pour le nouveau leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, qui a l’expérience et l’épaisseur du job, de recoller les morceaux et de donner le la, dès la reprise parlementaire du 23 mars – en s’imposant comme l’arbitre des ego blessés entre les rouges et les mauves, tout en accueillant un Nando Bodha bien plus ambitieux qu’il n’en donne l’air, surtout après avoir été gonflé par Paul Bérenger.
Après la démission-surprise d’Arvin Boolell, qui a pris le trio Bérenger-Duval-Bhadain de court, on a connu un vacuum constitutionnel dans l’opposition, sans un chef. Car ni le MMM, ni le PMSD, chacun de son côté, n’ont le nombre pour surpasser les 12 travaillistes au Parlement.
Bérenger, qui, malgré ses contorsions frisant l’obscénité, n’a pas pu convaincre Boolell de se séparer de Ramgoolam, et qui a alors jeté son dévolu sur le leader du PMSD – parti qui, avec seulement cinq élus, occupera donc le poste de leader de l’opposition – «pendant un certain temps» – grâce au soutien des mauves.
Mais est-ce un soutien gratuit? Bérenger – qui a refusé d’enfiler le manteau de leader de l’opposition, apparemment pour des raisons personnelles – va-t-il essayer de téléguider Xavier-Luc Duval et, partant, le PMSD? Et si Duval, qui aime sa liberté, refuse de jouer le jeu mauve, risque-t-il de perdre son nouveau-ex-poste constitutionnel (l’un des seuls à être occupés par un non-hindou) si le MMM lui tourne le dos du jour au lendemain? Xavier-Luc Duval pourrait-il alors retrouver grâce aux yeux des rouges, en jouant sur le fait que le PTr et le PMSD ont été jusqu’ici des alliés dits «naturels» ? Et si tout le monde dans l’opposition lui tourne le dos, Xavier-Luc Duval opterait-il alors pour un retour au pouvoir afin d’aider le MSM «dans l’intérêt supérieur du pays» et pour contrer l’effet Laurette? Tout dépendra beaucoup des ego surdimensionnés des uns et des autres.
La tâche de Duval, comme leader de l’opposition, ne sera guère facile car il fera face à deux partis qui puisent leurs forces en régions rurales et qui ont décidé d’en découdre avec Paul Bérenger, qui pense, à tort, avoir le droit de dicter la ligne directrice du PTr (en tentant d’imposer Boolell et d’effacer Ramgoolam), comme il avait essayé de le faire au sein du MSM en 2005 (quand Bérenger avait tenté de convaincre Pravind Jugnauth de se faire remplacer par Ashock Jugnauth). Si Bérenger est aujourd’hui coincé entre le MSM et le PTr, qui dénoncent tous deux son attitude de «colon», Duval a, lui, tout intérêt à ne pas donner l’impression qu’il est devenu «l’esclave de Bérenger» (titre qui colle déjà à Nando Bodha) à cause d’un poste constitutionnel…
À moins que Duval, en fin opportuniste, utilise Bérenger et le MMM comme marche-pied afin de marcher enfin vers un destin auquel il avait renoncé, car, jamais dans ses rêves et fantasmes les plus fous, il aurait cru voir ce Bérenger, qui jadis voulait l’étrangler dans les couloirs du Parlement, se transformer en un père si attentionné. En passant, qui des deux est le vrai héritier politique de sir Gaëtan…
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