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India-bashing,Covid-launchpad
A peine les 200 000 doses de Covaxin reçues, les attaques contre cet achat de vaccin de l’Inde par Maurice ont commencé. Le vaccin Covaxin est 100 % indien, produit par la firme Bharat Biotech et cela en coordination avec le Conseil indien de la recherche médicale-l’Institut national de virologie.
Les vaccins Covaxin suivent ceux d’AstraZeneca, produit d’une entreprise anglo-suédoise liée à l’Université d’Oxford qui a confié au Serum Institute of India la tâche de fabriquer son vaccin. Lequel vaccin a été déjà utilisé par plus de 20 millions de personnes, principalement en Grande- Bretagne. Après avoir exprimé des craintes sur certains effets secondaires allégués d’AstraZeneca, la France, l’Allemagne et l’Italie ont recommencé à utiliser ce produit anglo-suédois.
À Maurice, on a assisté à un mouvement de boycott de l’AstraZeneca, surtout inspiré des pays européens qui exprimaient des doutes sur ce vaccin. On s’attend que le Covaxin suscite des controverses encore plus grandes dans le pays. Outre les lobbies traditionnels qui ont recours constamment à des sorties contre l’Inde, il ne faudrait pas dans le contexte mauricien sousestimer les intérêts géopolitiques en jeu de même que le business de contrats avec de larges commissions nourri par l’épidémie de Covid-19.
Ces éventuels contracteurs souhaiteraient bien que le lobby contre les vaccins sortis de l’Inde prenne une telle ampleur que le gouvernement décide subitement d’importer de grandes quantités de vaccins fabriqués ailleurs. Ce qui automatiquement ouvrirait la voie à des transactions genre Pack & Blister. Plus c’est cher, plus grosse est la commission.
L’India-bashing à partir de la rampe de lancement Covid-19 4pourrait ainsi principalement servir les intérêts financiers de ceux qu’on rangerait pourtant dans la catégorie des amis de l’Inde. Or, le facteur dominant, ce n’est pas le sentimentalisme genre Mother-India mais plutôt le paissa, l’argent.
Sinon, la présente vague de Covid-19 a prouvé que les Mauriciens ne manquent pas d’imagination. Ainsi, on a allégué que la nouvelle vague d’infection a commencé à Grand-Bassin parce que la délégation conduite par le ministre des Affaires étrangères de l’Inde y avait effectué une visite. La délégation est repartie en Inde bien des jours avant le Maha Shivaratree. Pouvait-on croire que le ministre indien et ses officiels, de parfaits imbéciles, ne s’étaient pas fait vacciner avant de monter dans l’avion ? D’ailleurs, si ces Indiens avaient contaminé des Mauriciens, on aurait connu de sérieux problèmes de santé chez les Jugnauth, les Ramgoolam, les Boolell, les Bérenger et les Duval car le ministre a rencontré ces personnalités de premier plan.
Puis, pour expliquer l’émergence du cluster Surat, on a avancé la thèse que la délégation indienne s’était arrêtée chez le fournisseur pour y acheter des fruits. On croirait ces Indiens vivant au pôle Nord et se voir offrir l’aubaine de toute leur vie.
Il serait intéressant de noter que l’Inde a produit en 2020 quelque 599 millions de tonnes de fruits*. Si en sus de faire des dons de vaccins, l’Inde décidait d’offrir gratuitement toute sa production de fruits aux Mauriciens, cela ferait 460 tonnes par tête d’habitant.
* http://mospi.nic.in/sites/default/files/Statistical_year_book_india_chapters/horticulture_0.pdf
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