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L’Audit dans le contexte de LaKwizinn 2021

27 mars 2021, 08:21

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L’Audit dans le contexte de LaKwizinn 2021

Le rapport de l’Audit déposé au Parlement le mardi 23 mars est implacable dans son jugement sur les graves manquements, les irrégularités, les transactions louches, voire des actes relevant d’une culture de la corruption, dans les différentes institutions contrôlées par la classe politique au pouvoir.

Le dernier rapport vient dans un contexte inédit compte tenu de la forte politisation des institutions, ce qui a fait enfanter plusieurs scandales touchant au détournement des fonds publics et à leur appropriation par des mignons des politiciens. Les révélations faites devant le tribunal de Moka dans l’affaire Kistnen ont permis aux Mauriciens de constater l’étendue des tentacules du monstre de la corruption.

Dans ce contexte particulier de 2021, il est réconfortant de noter que le bureau de l’Audit, comme celui du Directeur des poursuites publiques (DPP), a échappé à la strangulation politique et partisane. Le directeur de l’Audit, le discret Sunil Charanjivsingh Romooah, a toujours, comme les fonctionnaires typiques, observé le profil bas mais il est certainement très qualifié pour les fonctions qu’il occupe. Il détient un Master of Science en Finances, un Bachelor of Laws (LLB), tout en étant un Fellow of the Association of Chartered Certified Accountants. Loin d’être un colleur d’affiches. Il a gravi les échelons pour devenir Accountant-General, avant d’être nommé directeur de l’Audit en 2019.

Sunil Charanjivsingh Romooah, dans son dernier rapport, touche, entre autres, à deux points extrêmement sensibles pour LaKwizinn, à savoir l’octroi en vitesse record des contrats d’après les provisions d’urgence invoquées au nom du Covid-19 et le projet super-louche de Safe City avec un mécanisme de financement qui échappe à tout contrôle par une institution de supervision ou d’acountability. C’est le Premier ministre qui a présidé un important comité sur les acquisitions urgentes et des acteurs de première classe, dont le ministre Yogida Sawmynaden et un conseiller spécial, ont aussi été impliqués dans cette affaire. On finira, d’ailleurs, par officiellement démasquer, tôt ou tard, l’homme qui a joué au courtier de Pack & Blister. D’autre part, Safe City, c’est avant tout le bébé de Sherry Singh et de ses partenaires chinois.

Le rapport de l’Audit est devenu source de profond embarras pour LaKwizinn. Est-ce justement pour détourner l’attention publique de ce fameux document que des spin doctors ont concocté en urgence le message que le Premier ministre devait adresser à la population dans la soirée du mardi 23 mars ? Cela a été un message tellement maladroitement rédigé que la grande majorité des Mauriciens n’ont pu comprendre ce que leur disait le chef du gouvernement. Après la bourde princière de Sherry Singh, voilà un autre retentissant fiasco de communication à mettre sur le compte de LaKwizinn.

LaKwizinn souhaite sûrement que le travail remarquable fourni par Sunil Charanjivsingh Romooah et son équipe tombe vite dans les oubliettes comme les éditions des années précédentes. Sauf que dans le présent contexte, après les achats de Covid-19 avec son lot de Pack & Blister et des contracteurs genre Neeta Nuckchhed et les caméras de Safe City qui ne fonctionnent pas, ces scandales resteront d’actualité pendant un certain temps. Avec comme on le dit, with more to come. Effectivement, on pourrait ainsi parier qu’avec les transactions qui semblent déjà suspectes autour de l’acquisition des vaccins de Covid-19, c’est un autre palpitant épisode de la saga paissa qui s’annonce.