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La Fontaine et le Covid-19

9 avril 2021, 07:34

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«Un mal qui répand la terreur, Mal que le Ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La Peste (cela aurait pu être le Covid-19 !) Capable d’enrichir en un jour l’Achéron, Faisait aux animaux la guerre. Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés (...)» «La Cigale et la Fourmi», «Le Corbeau et le Renard», «Le lièvre et la Tortue», «Les animaux malades...»

Ces fables immortelles ont traversé le temps et les océans pour s’inscrire dans la mémoire collective de l’humanité, dépassant la francophonie et la francophilie, pour infecter les esprits sur chaque continent.

Pensées et rédigées dans un but éducatif, elles ont donné la parole à nos amies les bêtes, nourri la langue française, et beaucoup d’entre elles sont devenues des proverbes, qui sont passés dans le langage courant. Ne vous dites-vous pas, des fois, qu’«on a souvent besoin d’un plus petit que soi», ou encore «un tiens vaut mieux que deux tu l’auras»...

Derrière ces fables, contes, proverbes et morales, il y a un homme, un génie, Jean de La Fontaine, dont on fête, ces jours-ci, le 400e anniversaire de la naissance, trois mois avant la date.

C’est l’écrivain francophone d’origine libanaise Amin Maalouf, l’un des «panseurs» modernes de l’humanité affectée, qui préside les hommages au génie de La Fontaine. Les célébrations sont lancées jeudi 8 avril à Château-Thierry, dans l’Aisne, en France, et, grâce à la magie du Net, aux quatre coins du monde.

Les discours le soulignent tous. L’héritage du fabuliste La Fontaine, au-delà de l’allégorie littéraire, permet aux enfants et aux vieux, et tous ceux entre les deux catégories, de comprendre le monde, et de le refaire, de le reconstruire. La Fontaine est pratiquement de toutes les épreuves qui ont jalonné notre histoire commune depuis le 17e siècle.

Pourquoi les plus de 240 fables de Jean de La Fontaine sont-elles encore d’actualité aujourd’hui, se demandent des générations d’étudiants et d’écrivains. La réponse, c’est peutêtre qu’en mettant souvent en scène des animaux, avec leur part d’ombre et de lumière, il arrive à critiquer la race humaine, sans offenser qui que ce soit.

Signe particulier du fabuliste : chacun de ses textes finit par une morale. Ainsi dans «Le Corbeau et le Renard», on apprend qu’il faut se méfier de la flatterie. Mais en temps de confinement, c’est surtout «La Cigale et La Fourmi» qui vient à l’esprit.

Ou encore «Les animaux malades de La Peste». Dans celle-ci, La Fontaine dépeint l’avancée d’une maladie qui, comme le Covid-19, se propage et tue. Et contre lequel «nous en sommes en guerre».

Un conseil de La Fontaine à Jagutpal ? «Il est bon de parler et meilleur de se taire.»