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Coq noir avant, cerf maintenant

21 juin 2021, 15:52

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Le sacrifice traditionnel est-il monté en grade ? La question se pose. Des traces de sang retrouvées dans le coffre de la voiture de Ravichand Leelah, aussi connu comme Subash, ont fait l’objet de bien des commentaires lors de l’enquête judiciaire sur l’assassinat de Soopramanien Kistnen au tribunal de Moka. 

Ravichand Leelah, invariablement décrit comme poussari ou pandit, lui qui gère deux lieux de culte à Palma et dans la région et qui est aussi un mam-kole de l’ancien ministre du Commerce Yogida Sawmynaden, a démenti en cour que des traces de sang humain avaient été prélevées dans son véhicule. Il s’agissait de sang de cerf, a-t-il affirmé sous serment.

Le fait qu’un homme religieux, de surcroît un strict végétarien, se soit retrouvé avec du sang de cerf dans sa voiture, a suscité bien d’interrogations. Selon certains, le pandit a été victime de sa générosité. Il avait prêté sa voiture à des proches qui seraient des chasseurs ou des braconniers ou encore de simples consommateurs de viande de cerf. Honni soit celui qui pense que le poussari avait été tenté lui-même par de la viande fraîche. 

Une autre hypothèse porte sur la possibilité d’un sacrifice d’animal d’après un rituel traditionnel. En effet, des Mauriciens attachés à des croyances ancestrales se livraient dans le passé au sacrifice d’un coq, noir de préférence. Puis avec le progrès économique, on a assisté à l’adoption d’un animal plus conséquent, en l’occurrence un bouc, le noir étant toujours recommandé. 

L’île Maurice ayant atteint le seuil de «high income», il serait tout à fait logique que le nouvel animal de prédilection soit le cerf, non ? De quoi rendre chèvre ceux qui penseraient, peut-être, avoir recours à des sacrifices pour tourner, par exemple, des ennemis en bourrique.