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Crise de la quarantaine
Jeudi après-midi, début du film surréaliste. Une journaliste m’apprend qu’elle vient de recevoir un appel du ministère de la Santé :
- Madame, à la suite d’une décision du High Level Committee, dans le sillage des 10 cas détectés ces derniers jours parmi le personnel de Caractère, l’une des filiales de votre groupe, je vous informe que nous avons reçu des instructions pour placer tous les employés de La Sentinelle en quarantaine...
-...tout le monde ? Mais monsieur, je ne me suis pas rendue au siège de La Sentinelle depuis plus de deux mois. Je travaille de chez moi. Pourquoi devrais-je être placée en quarantaine ?
- Madame, ce sont les instructions reçues...
- Oui, peut-être, mais ce n’est pas logique, n’est-ce pas ?
Au bout du fil, le médecin (qui a décliné son identité) raccroche, en disant qu’il va contrevérifier. Il n’a pas encore rappelé notre journaliste depuis.
Une autre journaliste reçoit un appel jeudi soir. On lui demande si elle a fait ses deux doses de vaccin. Réponse affirmative. S’est-elle rendue à la rédaction de Riche-Terre ? Oui, répond-elle, le 11 juin, jour de la présentation du Budget. Dernière question, celle qui va lui ouvrir les portes de la quarantaine : «A-t-elle sa propre salle de bains et ses propres toilettes ?» Non, lui répond notre journaliste, qui vit avec sa famille.
Depuis jeudi soir jusqu’à hier soir, (à l’heure où nous allions sous presse), elle attendait, toujours, l’autobus du ministère de la Sante, sa valise en carton, prête...
Deux secrétaires de rédaction et deux PAOistes qui travaillaient sur ce journal ont reçu l’appel de la Santé tard dans la journée d’hier. Ils iront en quarantaine aussi. Parce qu’ils n’ont fait qu’une dose de vaccin. Mais, ils ne pourront pas emporter leur ordinateur (desktop Mac) avec eux seuls les tablettes, laptop, et téléphones sont apparemment autorisés... On les met au chômage technique.
Nos photographes ou vidéographes, qu’ils soient en auto-isolement ou en quarantaine, comment vont-ils pouvoir vous rapporter des images ? Ils étaient en première ligne durant les deux confinements, prudents, jamais contaminés malgré le risque. Ils sont eux aussi contraints à l’inactivité.
Précisions : 1) Au sein du groupe La Sentinelle, plus de 84 % du staff sont vaccinés, soit plus du double du taux de vaccination au niveau national. 2) Neuf des dix cas positifs étaient déjà en quarantaine à la suite du premier collègue infecté depuis le vendredi 18 juin. 3) Quand ils sont venus faire les tests PCR vendredi dernier dans les locaux de La Sentinelle, les officiers du ministère n’avaient pas suffisamment de «sticks» pour tester tout le monde... alors ils ont simplement demandé à tout le monde de rentrer et de revenir le lendemain, comme si de rien n’était. 4) L’épouse de mon chauffeur qui travaille aussi à La Sentinelle a été placée en quarantaine il y a une semaine, mais son mari n’a reçu un appel qu’hier après-midi, afin qu’il se place en auto-isolement...
Vendredi et samedi derniers, de nombreux employés ont fait leur test. PCR. Ils étaient tous négatifs. Tous ces collègues ont donc continué leur traintrain dans la communauté, fait leurs courses, vu du monde… Pendant une semaine. Mais là ils doivent partir deux semaines en isolement ou en quarantaine… Si l’on suit cette logique «boule de neige», c’est tout le pays qu’il faudrait mettre en quarantaine.
Au dernier pointage, hier après-midi, plus de 200 employés de La Sentinelle sont en quarantaine, dont une partie avec leurs enfants et d’autres séparés, et 200 autres sont en mode «auto-isolement».
Je suis sûr que le gouvernement ne cherche qu’à nous protéger...
On s’excuse d’avance vis a vis des contribuables qui paient ces quarantaines à tout-va.
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