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Quand Betamax fait l’Union consommer la désunion de l’Opposition

26 juin 2021, 10:05

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Au moins une nouvelle réconfortante pour Pravind Jugnauth après l’avalanche de condamnations que le gouvernement Jugnauth père et fils a récoltées autour de l’affaire Betamax.

En effet, le seul scénario que craindrait Pravind Jugnauth dans le contexte des élections de 2024 – à moins que les pétitions électorales aboutissent et que le pays parte aux urnes avant l’échéance de 2024 – serait une grande alliance dirigée par Navin Ramgoolam avec pour alliés le MMM, le PMSD et d’autres groupuscules.

Si ce cas de figure ne se produit pas et que l’alliance de l’Espoir présente Paul Bérenger ou tout autre dirigeant comme Premier ministre, Pravind Jugnauth et le MSM n’auront qu’à concentrer tous leurs tirs et leurs ressources matérielles sur Navin Ramgoolam et les Travaillistes dans des circonscriptions particulières. Le MSM serait convaincu que, quelle que soit la formule que l’alliance de l’Espoir proposerait en termes de Premier ministre et de répartition de différents rôles à la tête du gouvernement et de l’État, les circonscriptions ciblées n’en seraient nullement appâtées, leur choix se faisant entre Pravind Jugnauth et Navin Ramgoolam.

La prise de position des deux dirigeants de l’alliance de l’Espoir, Paul Bérenger et Xavier Duval, à l’effet qu’une commission d’enquête soit instituée pour faire la lumière sur toute l’affaire Betamax ne pourrait que réconforter Pravind Jugnauth. En effet, il coule de source qu’une telle commission d’enquête présidée par un juge en retraite proche de LaKwizinn ou même une personnalité étrangère serait focalisée sur les circonstances dans lesquelles le contrat fut alloué en 2009. Tout comme le gouvernement a réussi à épater une personnalité d’envergure comme Lord Meghnad Desai, il ne lui serait pas difficile de recruter un retraité prestigieux étranger pouvant deliver d’après un agenda arrêté. Les anciens étudiants de la fameuse London School of Economics (LSE) seraient sûrement consternés d’apprendre que le grand Desai roule maintenant pour un tin-pot dictator dans une république bananière.

Que le gouvernement ait été discrédité par le conseil privé de la reine ne constituerait pas le principal champ d’intérêt de la commission d’enquête car cette partie de l’affaire a été amplement traitée dans le jugement rendu à Londres. La commission d’enquête aurait pour principale tâche d’endommager au maximum le gouvernement qui avait accordé le contrat à Betamax.

La stratégie d’isoler Navin Ramgoolam et les Travaillistes sur l’échiquier politique réunit dans le même élan et l’alliance de l’Espoir et Pravind Jugnauth. Pour l’Espoir, Navin Ramgoolam viendrait bousculer sa stratégie qui consiste à diviser au maximum un certain électorat en exploitant la vive animosité existant entre Pravind Jugnauth et Navin Ramgoolam. Ce qui lui permet de galvaniser un autre électorat afin de remporter la victoire. Pour Pravind Jugnauth, la division des adversaires lui permet de réunir les conditions pour remporter des élections. Il n’aurait plus qu’à convaincre son électorat ciblé de voter utile et de ne pas disperser ses votes.

Si les Rouges ne travaillent pas déjà sur un plan de guerre où ils auront à affronter à la fois le MSM dans les circonscriptions rurales et l’alliance de l’Espoir dans les circonscriptions urbaines, c’est qu’ils se sont peut-être trompés de vocation. Contrairement au MSM, les Travaillistes disposent dans les régions urbaines depuis 2005 d’un ancrage qui a échappé aux Jugnauth. De même dans les villages, les Rouges pourraient inverser en leur faveur la stratégie du MSM et demander à leur tour de voter utile et de ne pas ‘gaspiller’ leurs votes sur le MSM.