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Alerte Delta…
Alors que l’on s’agite pour accueillir les quelques braves touristes qui survoleront une dizaine de milliers de kilomètres pour s’enfermer dans un hôtel chez nous, il ne faudrait PAS que cet enthousiasme pousse sous le tapis rouge la menace réelle que représente le variant Delta. Qui préoccupe les autorités et scientifiques de plus de 85 pays (dont la France, la Grande-Bretagne, l’Australie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud).
Ce variant du coronavirus, d’abord détecté dans la Grande péninsule il y a quelques semaines, voyage rapidement — il serait déjà arrivé chez nous. L’OMS ne cache pas son inquiétude car la souche Delta met à mal les stratégies vaccinales contre le Covid-19, surtout dans les pays, comme Maurice, qui ont encore un faible taux de vaccination. «Delta» est en fait 60 % plus contagieux que la version «Alpha» et tous les autres variants connus ou répertoriés jusqu’ici. Aussi, il se révèle plus résistant aux vaccins, surtout après une seule dose. D’où la forte probabilité qu’il se propulse comme le variant dominant du monde. Ce qui compliquera la donne et retardera la reprise du tourisme mondial.
Au Royaume-Uni, le variant Delta s’impose déjà comme le variant dominant et représente désormais 90 % des cas de Covid dans ce pays. À côté de nous, l’Afrique du Sud réalise que la menace s’avère autrement plus sérieuse. Face à la contagion, le président, Cyril Ramaphosa, a mis en place, dimanche, de nouvelles restrictions pour contrer la progression du variant Delta, qui est à la base de la troisième vague en Afrique du Sud. «Nos services de santé travaillent à l’extrême limite de leurs possibilités (...), il n’y a que très peu de lits disponibles en réanimation», s’est exclamé un Ramaphosa visiblement anxieux.
Alors qu’à Maurice l’on desserre la vis sanitaire, en Afrique du Sud, tous les rassemblements sont interdits, hormis les enterrements. «Nous sommes confrontés à une vague dévastatrice dont tout indique qu’elle sera pire que les précédentes», a lancé Ramaphosa...
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Dans une remarquable étude comparative, Francis Fukuyama et Luis Felipe Lopez-Calva montrent comment trois variables – et non pas variants ! – déterminent l’efficacité ou non des politiques gouvernementales face au Covid-19.
D’emblée, les deux chercheurs en sciences politiques postulent qu’il est primordial d’instaurer «une confiance sociale», voire totale, entre le gouvernement et les citoyens, (ce qui prend du temps et requiert un bon sens de leadership politique).
Dans les pays qui connaissent un cercle vicieux de gouvernance inefficace, les dirigeants politiques n’ont, semble-t-il, pas compris qu’il n’y a pas de solution facile aux challenges de la pandémie. Trois pistes sont proposées :
1) la politique publique : «Il n’est jamais trop tard pour améliorer ou étendre les mesures visant à contrer les conséquences sanitaires, économiques et sociales de la pandémie.»
2) les pays d’Amérique latine et des Caraïbes se doivent de reconsidérer les «règles du jeu» sous-jacentes.
3) Il faut brasser large pour effectuer tout changement de manière démocratique. «Ce sont les gens – c’est-à-dire nous tous – qui établissent et soutiennent les règles et les politiques que nous en sommes venus à appeler «institutions».»
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La crise économique au Liban et les émeutes qui y éclatent devraient sérieusement interpeller le ministère des Finances et la Banque de Maurice. La rue libanaise n’approuve plus la gestion de la crise, encore moins la dépréciation continue de la livre libanaise. Raisons pour lesquelles des citoyens en colère ont tenté de prendre d’assaut la banque centrale à Tripoli. Il nous faut donc éviter une libanisation de l’économie locale, et communiquer de manière limpide.
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