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What’s in it for me?
Quand les travaux seront terminés sur le métro jusqu’à Curepipe et que nous aurons inauguré en fanfare et l’échangeur de Jumbo Phoenix et la jonction routière directe de Coromandel à Soréze, je soupçonne fort que nous sentirons tous, à divers degrés, un petit frisson de fierté nationale. Il n’est pas interdit de le penser et il n’est pas, non plus, interdit de le ressentir.
Cependant, soyons clairs sur deux choses tout de même. À l’époque, quand Ramgoolam et Bachoo se vantaient un peu de nous avoir «donné» un aéroport neuf, ainsi que la route La Vigie-Verdun, je faisais alors remarquer qu’ils ne nous faisaient aucun cadeau, puisqu’en fait ils étaient élus pour assumer ce type de responsabilités-là, plutôt que leur bonheur personnel, y compris sous forme de jetons électoraux à «cash in». Mais clairement, il y a aussi la question des priorités nationales. À l’époque, la route circulaire autour de Pailles, par exemple, puisque décrétée impraticable et ne menant, de toute manière, nulle part, n’apparaissait pas comme une initiative particulièrement heureuse de dépense nationale. Même si elle invite, des fois, quelques couples, fouettés par leurs hormones déchaînées, à y aller faire un tour discret en voiture…
Notre présent gouvernement a sans doute lui aussi souhaité régler les problèmes grandissants du transport routier en investissant gros dans le métro et dans l’amélioration des routes. Le problème était assurément bien réel, la densité des véhicules au kilomètre de route se détériorant d’année en année et le ministre Bodha, urbaniste de formation, l’avait, entre autres, bien compris. Cependant , on peut douter fortement de l’exercice coût/ bénéfice d’un métro coûtant plus de Rs 20 milliards, auquel on rajoute des dépassements de budget, des pertes financières découlant en partie seulement du Covid et des branchements non prévus à l’origine… Seul l’avenir nous dira si c’était effectivement un pari avisé ou pas – admettant que le speaker du Parlement accepte, selon son humeur constamment ombrageuse à l’égard des travées rangées à l’est du Parlement qu’il dirige, d’autoriser des questions, puis des réponses sur la… fiabilité financière du métro ! Comme celles de Côted’Or, de Safe City, du nouveau MK, des clients du MIC…
Car le Parlement est devenu une farce et cette articulation pourtant cruciale de notre démocratie paraît de plus en plus émasculée.
Et c’est bien là que se situe le défi principal de tout gouvernement, y compris de celui-ci. Quel bilan est-il en train de se construire ? Car les initiatives positives accomplies sont systématiquement défaites par les scandales, les insuffisances, l’arrogance, l’incompétence et les attaques généralisées sur l’esprit démocratique. Reste-t-il, à ce moment-là, un bilan à ce point émacié, qu’un seul recours semble alors crédible ? Le recours d’Ashok Jugnauth de «bribe électoral» ?
Il est important à cet effet de prendre note de ce que le PM affirme comme ayant été les ingrédients principaux de la victoire de son parti fin 2019. En effet, lors du procès de pétition électorale au no8, il évoque le feel good factor en faveur de son parti, développé durant toute l’année 2019 et qui se résumerait à une récompense de renommée internationale qu’il a personnellement obtenue du gouvernement indien (Tiens ! Laquelle ?), à la victoire historique sur le dossier Chagos à la Cour internationale de justice de la Haye, à l’organisation des Jeux des îles et la victoire des nôtres, ainsi que de la visite du pape. On ne parle que d’émotion, ici, pas du tout de réalisations. Et, étonnamment, pas la moindre mention de la promesse d’une pension universelle qui augmenterait de Rs 2 790, à Rs 9 000 juste après les élections (puis graduellement à Rs 13 500 en fin de mandat), alors même que le PM, alors aussi ministre des Finances, avait, en juin de cette même année-là , dans son dernier discours de Budget, déclaré au Parlement (paragraphe 269) : «The underlying principles of government’s policies towards the elderly in our society are clear – they are about gratitude, respect and compassion. That is why the very first action of this government has been to substantially raise the Old Age Pension. Today , the old age pension stands at Rs 6,210, compared to only Rs 3,623 in 2014. We have thus made a significantly positive difference in the lives of thousands of our elderly. And it is in that same spirit that I am announcing today another increase of Rs 500 on the monthly old age pension as from January 2020, to bring the old age pension to Rs 6 710 per month.»
Qu’est-ce qui aura donc changé entre juin et octobre 2019 pour que les Rs 500 d’augmentation «budgétairement possibles» passent à plus de CINQ FOIS plus ? La gratitude ? Le respect ? La compassion envers les retraités ? La «vision» gouvernementale, malgré une augmentation généreuse de la pension de vieillesse de 71 % depuis 2014, qui faisait déjà pourtant partie de son… bilan ?
À part les élections annoncées pour le 7 novembre et l’envie de les gagner à tout prix, grâce à une promesse électorale, je ne vois rien d’autre…
En tout cas, pour les élections de 2023, c’est peine perdue que de compter encore sur l’organisation des Jeux des îles, à Maurice, cette année-là (c’est le tour des Malgaches !), ou sur la venue du pape (il a sans doute d’autres pays intéressants à visiter). Il restera, bien sûr, le feel good factor des Rs 4 500 payées à plus de 185 000 citoyens de 65 ans + pour contrer tous les scandales* et compenser l’amertume d’environ 87 000 citoyens entre 60 et 65 ans qui n’auront, après tout, PAS accès à ces Rs 4 500. Ça pourrait ne pas suffire. Il faudra alors soit une nouvelle décoration de «réputation internationale» pour le PM – un prix Nobel, par exemple ? – ou qu’il réussisse enfin son voyage aux Chagos où il plantera le drapeau mauricien des deux mains, devant des «marines» armés jusqu’aux dents… Ou un autre bakchich électoral insoutenable.
L’électorat, dans sa grande majorité, ne sanctionnerait-il plus un bilan ? Ne croit-il plus aux projets de société raisonnés qu’on lui propose ? Est-il, massivement, plutôt à l’affut de ses avantages personnels, même à court terme, à son «boute», quoi, même si financièrement insupportable; à défaut d’être emporté par l’émotion des foules (Bour Zot Déor ou Viré mam) ?
Si ce constat est largement correct, nous ne serons sûrement pas sortis d’affaire de sitôt !
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Il m’est donné cette semaine de saluer un des services de l’Electoral Supervisory Commission pour vérifier si l’on est effectivement enregistré sur le registre électoral.
Pas besoin de vous déranger physiquement vers un centre d’enregistrement. Il suffit d’envoyer un message comme suit : «elec<espace> NIC» et vous recevrez, dans les secondes qui suivent, une confirmation de votre enregistrement, de votre adresse et de votre bureau électoral, si vous êtes effectivement déjà sur les registres électoraux. Il doit y avoir des raisons sécuritaires pour ne pas y adjoindre votre numéro d’électeur, mais ce service est simple et rapide et bien fait. J’ai essayé personnellement, y compris pour des tiers et ça marche ! Si vous avez la confirmation que vous n’êtes pas sur les registres, débrouillez-vous alors pour vous y mettre, en appelant la help line au 800-2010.
*Ajoutons-y , pour ce seul mois de juillet, la MIC qui reste opaque, même au Parlement, sur QUI exactement est financé par les deniers de la nation, malgré la posture de transparence prônée par Lord Desai ; la démission de Gilbert Gnany qui ne va certainement pas mieux crédibiliser les statistiques nationales ; la mainmise de la GRA sur le MTC ; la tentative de réemballer la CSG – qui demeure financièrement insoutenable ; le renvoi intempestif de Boolell du Parlement pour huit sessions ; un rapport de la Banque mondiale sur le secteur sucre que le ministre ne rend pas public – de peur qu’il soit «mal compris» ; l’explosion du nombre de cas de Covid, ce pourtant AVANT l’ouverture des frontières, les 6 milliards de Betamax, la roupie qui paraît surévaluée par 30 à 40 %…
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