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Nouvel épisode sous le soleil de l’opposition

26 juillet 2021, 10:52

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Camouflets croisés. Les hostilités s’échangent de loin. Et c’est un nouvel épisode sous le soleil de l’opposition. D’un côté donc, Bérenger et Duval, qui, il y a quelques jours, semblaient sûrs d’eux au point d’annoncer que le PTr rejoindra la plateforme de l’espoir dans le but de reprendre un travail «d’unité». Première illustration de dégel ? Une réunion conjointe qui devait avoir lieu mardi dernier entre les membres de l’opposition autour du controversé projet de loi CSG (Contribution and Social Benefits Bill).

Sauf que Ramgoolam, en cassant «l’unité d’action» – dixit Bérenger en conférence de presse, samedi –, est venu enlever toutes les illusions d’une recomposition de l’opposition. Le leader du PTr s’est même laissé aller à un ironique «thanks but no thanks». 

À l’heure où le rôle des contre-pouvoirs est d’une extrême nécessité face à un gouvernement qui impose, dicte ses lois en essayant de mettre sous le joug de l’État toutes les instances possibles – le dernier exemple étant la démarche de mainmise sur le MTC après Statistics Mauritius –, à l’heure où le public reste sans voix devant le refus de nos élus de répondre à toutes les questions pertinentes (MIC, liste des importateurs des médicaments, abus de l’argent public), les partis de l’opposition sont plutôt préoccupés à se donner en spectacle. Et prêtent ainsi le flanc à un MSM envers qui on doit plus que jamais, devant une série de dérives, exercer un devoir de vigilance.

Dans un pays où la démocratie – encore une fois, un membre de l’opposition, en l’occurrence le rouge Boolell, sera privé de huit séances parlementaires – devient progressivement une affaire de concept, voilà que des leaders continuent un décevant jeu de rapport de force et ce, en plusieurs étapes.

C’est ainsi qu’on aura assisté à la naissance d’une première plateforme qui avait réuni le MMM, le PTr et le PMSD, suivie d’une cassure après des préoccupations de candidature au poste de Premier ministre et des mots «blessants» du député rouge que le MMM n’avait pas pardonné, avec comme finalité une démission d’Arvin Boolell comme leader de l’opposition !

On connaît la suite : création de l’Alliance de l’Espoir comme pour mieux accueillir le démissionnaire Bodha, que plusieurs voyaient – trop vite ? – comme un prochain challenger au poste de Premier ministre ! «La démarche de Bodha ape fer sertin panike… Kan dir sanzman, se vre sanzman o nivo Premie minis osi…» avait alors lâché Bérenger en ouvrant les bras à Bodha qui a lancé son parti vendredi dernier, en grande pompe, mais dont la crédibilité est mise à l’épreuve tant son silence au temps où il était au pouvoir sur les maux qu’il dénonce aujourd’hui est frappant.

Aujourd’hui, c’est Ramgoolam lui-même qui ne se prive pas pour égratigner l’ancien ministre MSM : «Mo tann Bodha pe dir li pe rasemble. Kot li pe rasemble ? Se mwa ki ti pran linisiativ.» Comprenez que c’est lui le rassembleur ! Et d’en profiter pour bien montrer que le PTr est dans le rôle du partenaire désiré : «Nou pa pe rod okenn alians ek personn, se bann-la ki pe rod nou.»

On en est donc là, à assister à des comportements où les egos se mesurent, alors qu’il y a urgence ne serait-ce qu’à l’Assemblée nationale, pour un tir groupé d’une opposition solide face à un gouvernement qui continue à opérer dans l’opacité. La déconnexion entre les citoyens et les politiques n’est pas uniquement du côté de la majorité !