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Confidentialité versus opacité
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Confidentialité versus opacité
Opacité, caractère de ce qui est secret, obscur. Confidentialité, c’est le maintien du secret d’informations dans une administration, ou un système. Entre «opacité» et «confidentialité», il y a une nuance, un peu, comme dirait l’autre, comme la différence fondamentale entre «transparence» et «nudité».
Ces nuances sont importantes alors que la MIC tente de s’expliquer sur les milliards décaissés par le gouvernement pour sauver des entrepreneurs du privé. S’il faut saluer la démarche de Jitendra Bissessur de répondre aux questions de l’express par rapport au fonds de Rs 80 milliards et à ses heureux bénéficiaires, force est de constater que le CEO de la MIC n’a pas confirmé ce que le public murmure tout bas. M. Bissessur s’est réfugié derrière des clauses de confidentialité au lieu de dire si des proches du pouvoir (comme les Gopee, Jugroo ou Chady) ont eu leur part du gâteau de Rs 80 milliards.
À mon avis de contribuable, les prêts de la MIC à des personnes ou entreprises privées ne peuvent et ne doivent PAS être confidentiels, encore moins opaques ou secrets, car il s’agit de l’argent public. C’est pour cela du reste que les prêts de la Banque centrale au gouvernement ne sont pas confidentiels. On atteint le comble quand même l’Assemblée nationale, qui a pourtant voté pour la création de la MIC, se voit démentir l’accès aux informations. N’est-ce pas absurde à une époque où la transparence et la bonne gouvernance des institutions du secteur public sont prônées ?
Autre anomalie. En quoi les prêts en devises (forex lending) par la MIC aideraient l’économie à sortir du trou mais pas les prêts en roupies ? En quoi les prêts en devises, et non les prêts en roupies, empêcheraient notre système bancaire de s’effondrer ?
J’ai posé la question à plusieurs banquiers. En substance, ils disent ceci : “The BoM must understand that lending by a commercial bank to private individuals and corporate bodies out of deposits mobilized from the private individuals and bodies is different from BoM lending money owned by the State. Banking activities between a private bank and a private individual are confidential. Privacy is traditionally desired by society in the dealings between a private sector institution and a private sector individual or body (…) Why on earth a privacy clause must be imposed on a public sector institution by private sector individuals or bodies ? This is not understandable (…)”
Ces propos sont pertinents parce que même si la MIC est une compagnie, elle ne peut être considérée comme une entreprise du privé car ses ressources financières sont publiques à 100 %, gérées normalement par l’Etat, pas par le privé. Si on poursuit la logique de la MIC, est-ce à dire que l’Etat appartiendrait à quelques individus ? Qui opèrent dans le secret et qui n’ont de comptes à rendre à personne, ni à vous, ni à moi…
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