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Match urbain vs rural

29 septembre 2021, 12:36

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Au-delà des personnes ou personnalités qui tournent, successivement, ces jours derniers, le dos au MMM, il y a, à n’en point douter, une dimension politique, majeure, à ne pas occulter – si tant que l’on tente vraiment de cerner les forces et faiblesses des partis, dits nationaux, à conquérir ou à conserver le pouvoir. Cette dimension dépasse le cadre du parti mauve, voire celui de l’entente de l’opposition, qui essaie de trouver ses marques face à un gouvernement qui s’accroche au pouvoir. 

Le point commun entre Vinay Sobrun, Sangeet Fowdar et Madan Dulloo, c’est qu’ils ont tous été liés, à un moment ou un autre, à une circonscription rurale, notamment le numéro 6, Grand-Baie-Poudre-d’Or. Les trois ont aussi démissionné du MMM, au moins deux fois. Sobrun avait quitté les Mauves en compagnie de Steve Obeegadoo et d’autres pour créer la Plateforme militante, mais a préféré le leadership de Bérenger à celui d’Obeegadoo, avant de claquer la porte à nouveau. 

En l’an 2000, Fowdar bénéficie, lors de l’assemblée des délégués mauves, d’une dérogation, au même titre que Sushil Khushiram, pour être candidat aux législatives; il sera ministre sous le gouvernement MSM-MMM, qui verra la consécration, pour une période inédite de deux ans seulement, de Bérenger comme Premier ministre. Fowdar se rapprochera ensuite du ML d’Ivan Collendavelloo avant de quitter ce dernier pour revenir au MMM, avant de s’en aller une nouvelle fois. Dulloo, ancien dauphin désigné de SAJ au sein du MSM, à une époque où Pravind Jugnauth n’était pas encore né politiquement, a aussi travaillé sous Navin Ramgoolam et créé son propre parti avant de revenir chercher refuge chez les Mauves, qui réservent toujours un traitement royal aux Vaish. Outre leurs liens naturels avec l’électorat rural, Fowdar et Dulloo avaient été exportés au numéro 15, où ils ne se sont jamais vraiment sentis à l’aise. 

Au lieu de minimiser les départs du trio Sobrun-Fowdar-Dulloo, l’opposition a plutôt intérêt à analyser leurs lacunes, surtout si le MSM est pour quelque chose dans ces défections. 

La principale faiblesse de l’entente de l’opposition – surtout sans l’apport du Parti travailliste de Navin Ramgoolam – c’est que ses leaders sont tous issus des régions urbaines : Xavier Duval au numéro 18, Paul Bérenger au 19, Bhadain au 20 et Nando Bodha au 15. Les neuf députés du MMM sont aussi tous issus des circonscriptions non-rurales : 2, 3, 16, 19, 20 – preuve, s’il en fallait, que le MMM en particulier, l’opposition en général, n’a pas d’ancrage dans les villages, où se situent la majorité des sièges de l’Assemblée nationale. 

Ainsi, il suffit pour le MSM de repousser les municipales pour que les partis de l’opposition se cantonnent à leur conférence de presse du samedi, comme seule activité démocratique… 

Reste le joker : le Parti travailliste. Le MSM en est conscient. D’où les tentatives de dégel qu’on aura vu ces derniers temps, avec la bénédiction de l’Inde…