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Au-dessus de la mêlée

6 novembre 2021, 11:19

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Les sommets internationaux sur le réchauffement climatique ne peuvent plus se permettre de se suivre et de se ressembler. Il y a eu consensus à Glasgow sur cela, même s’il y a encore pas mal de divergences sur les voies et moyens à emprunter pour atteindre l’objectif commun : tout mettre en oeuvre pour contenir le réchauffement climatique. Après avoir été exposés aux derniers faits, débats et prévisions sur l’état précaire de notre planète, et placés face à notre responsabilité collective par rapport à l’urgence climatique, Pravind Jugnauth et Kavy Ramano vont-ils enterrer leur sinistre Offshore Petroleum Bill, comme le leur réclament les jeunes ? Ayant plaidé la cause des Petits États Insulaires, nos deux élus peuvent-ils se permettre de nager à contre-courant de la gouvernance mondiale et des revendications de la rue (qui se font entendre depuis le scandaleux naufrage duWakashio) ? Vont-ils prendre de la hauteur comme des hommes d’État ? Car notre maison «brûle alors que l’on regarde ailleurs» (dixit feu Jacques Chirac, à Johanesbourg... en 2002), mais une triste réalité qui empire, à chaque COP, parce qu’il y a un manque de volonté et de grandeur politique pour passer des discours aux actes. 

Dans un message vidéo, la reine Elizabeth II a compris ce besoin pressant d’exhorter les décideurs réunis à la COP26 à se rassembler et à agir car «le temps des mots est maintenant passé, place au temps de l’action». Cette conférence doit donc être «l’une de ces rares occasions où chacun aura la possibilité de s’élever au-dessus de la politique du moment et de faire preuve d’un véritable sens politique». 

Dans l’histoire de l’humanité, le mal qu’on fait aujourd’hui est une tare dont on paie le prix plus tard. S’il est toujours immoral et injuste de pénaliser les générations actuelles pour un mal commis antérieurement – ici le côté sombre et égoïste de l’industrialisation commencée en Grande-Bretagne principalement en pillant les colonies –, il faut se l’avouer que nous ne pouvons pas changer le passé. Il est encore plus manifeste qu’une doctrine de rétribution aux dépens d’un innocent est insoutenable en logique comme en éthique. L’Homo sapiens n’est ni logique, ni éthique... alors que l’Homo deus semble se réveiller sur ses problèmes existentiels : le changement climatique, seul contre tous, a pris le relais des trois problèmes qui ont préoccupé nos ancêtres depuis des âges : la famine, les épidémies et la guerre, et qui ne sont pas encore résolus certes, mais qui sont devenus secondaires. La réalité du XXIe siècle dépasse la science et la technique. Elle souligne à double traits rouges les nouvelles approches politiques, économiques, écologiques et culturelles qui sont vitales au monde d’aujourd’hui. La question qui se posera, de plus en plus, chez nous : sur quelles valeurs humanistes, Pravind Jugnauth va fonder son action politique ? Le pétrole, au lieu de faire baisser la dette publique, risque d’être davantage une malédiction en raison des moeurs politiciennes et de l’appétit de ceux qui les entourent... 

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42 décès liés au Covid-19 uniquement cette semaine, un rajeunissement inquiétant des victimes probablement dû au variant Delta (dont on ne connaît pas encore le taux de contamination), une inquiétude et une colère chez les parents de ceux qui sont en traitement, ou qui attendent le SAMU, une réticence à se faire administrer une 3e dose malgré les supplications gouvernementales. Cette fin d’année risque fort de ne pas être de tout repos pour les autorités, qui pensaient que la réouverture des frontières, le redémarrage du tourisme et son apport en devises allaient détendre l’atmosphère (le bonus du PRB aidant)... Entre l’inquiétude grandissante de Jagutpal et des Mauriciens face aux… 377 décès liés directement ou indirectement au coronavirus (dixit Dr Joomaye hier) et l’euphorie de ceux qui vendent la destination Maurice et qui tentent d’amadouer les touristes, il y a encore un juste milieu à trouver. Car le tourisme, fait social par essence, ne peut être déconnecté de la vie sociale, de la presse et des réseaux sociaux.