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De Yerrigadoo à Jagutpal…

14 décembre 2021, 09:30

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Qu’est-ce qui a changé pour que le Premier ministre n’arrive pas, comme un leader solide, à trancher dans le vif dans le cas du Dr Kailesh Jagutpal ?

Si Pravind Jugnauth concède qu’il y a des zones d’ombre dans l’achat du Molnupiravir et qu’il y a lieu de demander à la police et à l’ICAC d’enquêter – ce qui ne convainc pas grand monde, étant donné la dépendance quasi totale de ces deux institutions du PMO – il se refuse d’exiger à son ministre de la Santé de «step down», ou plus gentiment de «step aside» le temps que durera/ont l’enquête ou les enquêtes. Ce qui s’avère contraire au traitement infligé à son vice-Premier ministre, Ivan Collendavelloo, qui, lui, a eu à évacuer son siège de… numéro deux du gouvernement dans le cadre de la laborieuse enquête de l’ICAC dans la St-Louis Gate (pour le pur bonheur de Steven Obeegadoo!)

Cependant, le Premier ministre a appris sa leçon et a évité de dire, hier, qu’il a «enquêté» sur l’affaire Molnupiravir, comme il l’aurait fait dans l’affaire Kistnen. D’ailleurs, face aux éléments troubles relatifs au meurtre de l’activiste du MSM et aux achats sous l’Emergency Procurement durant le confinement de l’an dernier, Yogida Sawmynaden, pourtant colistier du leader du MSM, a dû démissionner, comme Ravi Yerrigadoo et Showkutally Soodhun, «d’un commun accord» avec le PM, suite aux détails de l’affaire Yerrigadoogate/Bet 365 et de la NHDC/ Palma saga, révélés par la presse libre et indépendante.

Pravind Jugnauth dit qu’il n’a rien à cacher dans l’achat d’urgence de Molnupiravir – soit. Alors pourquoi le gouvernement, malgré l’engagement pris au Parlement vendredi, refuse de «table a list of all import permits, dates, and quantity thereof with regard to the drug Molnupiravir (…)», comme réclamé hier par le leader de l’opposition, qui a éclaté l’affaire. Car, en effet, «failure to do so would indicate a cover-up». Un bon leader doit pouvoir «put one’s money where one’s mouth is»…

Ce qui a changé entre la démission de Ravi Yerrigadoo et la non-démission de Kailesh Jagutpal, c’est la chute de popularité grandissante de ce régime qui tend d’ailleurs vers l’autoritarisme pour essayer de se protéger les arrières tellement la rue lui court après. Pourtant Jugnauth Jr avait promis transparence et Freedom of Information Act. Mais à la place on voit tout son contraire et une peur viscérale d’une démission de Kailesh Jagutpal comme député du no 13 si on le lâche comme un drap sale de l’hôpital ENT…