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Les astuces de communication de Jagutpa

15 janvier 2022, 12:23

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Les conférences de presse de Kailesh Jagutpal se suivent et se ressemblent, malgré les critiques. Sauf qu’il prend maintenant plus de temps pour bien articuler certains mots difficiles à prononcer pour lui. Mais sur le fond, ce sont les mêmes informations et manques d’information. Ainsi, s’il dit bien, jeudi, que sur les 12 patients sous oxygène à l’ENT, six ne sont pas vaccinés, il ne veut pas reconnaître que les six autres le sont, même si on le déduit. Et l’état des malades ? «Stabilisés.» Idem pour ceux qui se trouvent dans les hôpitaux régionaux, alors que l’on se souvient des patients déclarés «stables» qui sont décédés, du Covid ou d’autres maladies, on ne le sait toujours pas.

Ce qui étonne encore plus, c’est que le ministre de la Santé n’a pas le chiffre des défunts ni pour l’ENT ni pour les autres hôpitaux. Pourtant, ils ne doivent pas être nombreux, ces morts. Pourquoi prend-on tout ce temps pour cette simple information ?

Jagutpal n’a pas non plus les chiffres de cas positifs parmi ceux qui ont reçu la troisième dose. Mais il sait qu’ils ont tous asymptomatiques grâce à cette dose. Pourtant, il avait fait comprendre au Parlement, même s’il ne l’avait pas dit ouvertement, que les asymptomatiques sont en aussi grand nombre parmi les non-vaccinés.

Le toujours-ministre blâme, comme à l’accoutumée, la population, de ne pas, cette fois-ci, s’être fait injecter la booster dose depuis octobre. Il fait ainsi semblant de ne pas comprendre que ceux et celles qui font la queue maintenant s’y sont résignés à la suite du décret déclarant un «fullyvaccinated» comme quelqu’un ayant reçu la booster dose. Et comme beaucoup de personnes risquent de se retrouver sans travail, entre autres, elles ont préféré braver la pluie et le soleil de plomb, le délai pour le faire étant de plus très court. Celui-ci a cependant été allongé, le ministre l’a annoncé dans sa dernière conférence de presse, hier.

Kailsah Jagutpal reconnaît maintenant, quoique du bout des lèvres, que l’hiver est plus propice à la propagation du virus. Encore une fois, il n’a pas dit le pendant, c.-à-d. que l’été serait plus calme. Peut-être qu’il dira après, comme il l’a déjà fait, que ce sont les mesures prises par le gouvernement qui ont freiné la propagation du virus. Et que ce n’est pas ce qu’en Europe on appelle le frein estival qui en est responsable.

À une question d’une journaliste pour savoir pourquoi les touristes n’ont pas besoin de prendre la booster dose, Kailesh Jagutpal a expliqué que les touristes ne demeurent que peu de temps au pays. Oubliant sans doute que le virus ne prend qu’une seconde pour contaminer.

La fuite en avant du ministre a été encore plus remarquable lorsqu’on lui demande si les Molnupiravir achetés en trop grand nombre ne risquent pas de périmer. Sa réponse : «Laissons l’ICAC faire son enquête et soumettre son rapport.» Voilà, l’ICAC soumet des rapports maintenant et agit comme store keeper du ministère de la Santé !