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Collendavelloo requinqué ?

3 février 2022, 09:14

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Dans les fracas de Batsirai, les «graves» anomalies notées lors du recomptage des votes au n°19 risquent d’être balayées. Ce serait grave de ne pas revenir sur ces anomalies d’autant que le public a droit à des explications.

Face à ces «glaring» anomalies, le commissaire électoral Irfan Rahman, GOSK, a tenu, juste avant la classe 3, une conférence de presse minimaliste, au cours de laquelle il s’est déchargé de toute responsabilité et a pointé du doigt le Returning Officer Kevin Moorghen, qui devient le bouc émissaire facile, car inexpérimenté dans le domaine, d’un système vicié. Selon un de nos lecteurs-commentateurs, qui réagissait à notre éditorial, Anomalie x 3 !, paru mardi, quelques heures après la proclamation des résultats du recomptage, «le fait que les boîtes aient été tampered with devient une évidence avec ce bulletin du numéro Un qui n’avait pas été comptabilisé lors du premier dépouillement alors que les boîtes étaient scellées devant tous les agents présents ! Ce bulletin n’a pas pu rentrer dans l’urne tout seul ! C’est IMPOSSIBLE ! Et Mons Rahman qui demande tout bonnement au commissaire de police de mener une enquête alors que tout le monde sait dans quel camp joue le CP ! Pourquoi Mons Rahman n’assume pas ses responsabilités en tant que commissaire électoral plutôt que de se laver les mains et se cacher derrière une ‘supposée’ enquête de la police ?»

L’enjeu est trop sérieux pour qu’on demeure évasif. Plus de deux ans après les législatives de 2019, d’autres pétitions électorales sont en attente. Au lieu de se réfugier dans un silence complice, on doit rassurer le public qu’on devrait toujours faire confiance au processus électoral, qui est au cœur de notre démocratie !

***

L’écart de 92 voix entre Ivan Collendavelloo du Muvman Liberater et Jenny Adebiro du MMM a été réduit à 80 voix. Cependant, le doute ne s’est pas dissipé tant les anomalies constatées lors du recomptage sont graves, comme le concède Collendavelloo lui-même. Pour rappel, il y en a trois :

- 1) Il y a eu 73 bulletins en moins ou «missing» mardi lors du recomptage. Ce qui est conséquent quand l’élection d’un candidat sur l’autre se joue sur plus ou moins cette marge ! Collendavelloo a dit que même si les 73 bulletins qui sont portés disparus devaient être attribués à Adebiro, il aurait quand même remporté le 3e siège de Stanley–Rose-Hill. Soit ! Mais cela ne nous rassure pas. Comment 73 bulletins se sont volatilisés dans la nature ou est-ce le compte initial était faussé à la base ? Est-ce que le bulletin, bel et bien valide, en faveur d’Adebiro, qui avait été déposé au siège de l’express deux semaines après le dépouillement en faisait partie ? Si oui, le résultat reste inchangé, comme cela a été le cas mardi. Si non, alors ces bulletins dans la nature (y en a combien en tout ?), malgré les trois cadenas utilisés pour conserver la virginité des urnes à la SMF, constituent une anomalie, voire une faute ou négligence. Était-ce de l’amateurisme des fonctionnaires ou une manipulation criminelle des bulletins de vote ?

2) Deux bulletins de vote, pourtant validés et comptabilisés, n’avaient pas le sceau de la commission électorale. Encore une fois, est-ce que cela relève de la négligence (sous la pression) ou de la falsification ?

3) Par quel tour de passe-passe un bulletin du n°1 (où les élections sont également contestées) a été retrouvé dans les urnes du n°19 ?! De l’avis de tous ceux qui suivent les élections à Maurice, cela relève du mystère ou de la magie. Le commissaire de police – PAR INTÉRIM SVP ! - pourrait-il faire aboutir l’enquête ?

Ces anomalies viennent compliquer la situation pour la commission électorale et l’Electoral Supervisory Commission et on ne devrait pas tenter de les minimiser, sous prétexte que Collendavelloo a conservé son siège et qu’il n’y aurait pas donc pas de fraude électorale, contrairement à ce que maintient Navin Ramgoolam (qui pense que les urnes ont été «tampered with» afin que la marge entre Collendavelloo et Adebiro ne soit pas trop bousculée lors du recomptage). Entre Pravind Jugnauth qui défend les dernières élections et Navin Ramgoolam qui les condamne, les autres partis politiques semblent être dans l’expectative, ou sous le choc. Celui qui a tenu les critiques les plus virulentes contre ces anomalies est Ivan Collendavelloo, jusqu’à la mi-journée de mardi, qui s’est par la suite consolé avec une confirmation de sa victoire de 2019 (malgré une marge réduite), ce qui a redonné du sérum au leader du ML de plus en plus éclipsé par Steve Obeegadoo et Alan Ganoo, compétiteurs directs de Collendavelloo auprès de Jugnauth… Mais l’affaire St-Louis demeure une épée de Damoclès sur l’ancien Deputy Prime Minister.