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Un remake Labour-MMM : pire désastre qu’en 2014
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Un remake Labour-MMM : pire désastre qu’en 2014
Une éventuelle alliance regroupant le Parti travailliste et le MMM comme principaux partenaires produirait des résultats électoraux pires qu’en 2014.
Le fait même que Navin Ramgoolam, le leader des Rouges, et Paul Bérenger du MMM se soient rencontrés a engendré de nombreux commentaires négatifs alimentés en grande partie évidemment par des opérateurs du MSM mais qui reflèteraient quand même un certain degré d’animosité chez les partisans des uns et des autres.
En 2014, l’idée que Paul Bérenger soit à la tête du pays pendant cinq ans passa mal dans un important segment de l’électorat, ce qui permit à sir Anerood Jugnauth, leader d’un parti qui ralliait une minorité infime de l’électorat, de monter une foudroyante offensive politique et électorale en vue de reconquérir le pouvoir. Les Jugnauth furent aidés dans leur tâche par des éléments MMM qui n’étaient nullement confortables avec cette alliance Paul-Navin.
Dans le contexte post-2019, une éventuelle alliance PTr-MMM rencontrerait des difficultés pires qu’en 2014 pour pouvoir rallier une majorité de l’électorat. Pour deux raisons principales. Premièrement, de 2014 à ce jour, le MMM a assisté à un grignotement conséquent de son électorat avec un effondrement catastrophique de sa base rurale. Aux dernières élections, le MMM a même goûté à l’amère expérience de «perdi-caution» en régions rurales. Deuxièmement, en comparaison à 2014, le MSM est maintenant en mesure de mieux attirer la base travailliste en mettant en garde contre un Navin Ramgoolam faisant trop de concessions à Paul Bérenger et en se mettant même en situation de totale dépendance sur le soutien du MMM.
Il n’y aurait d’enjeu plus clair et direct qu’un MSM soutenu par des alliés lui procurant des centaines – pas nécessairement des milliers – de votes face à une alliance hétéroclite qui serait en fait une ménagerie d’animaux politiques s’entre-dévorant et regroupant Ramgoolam, Bérenger, Duval, Bhadain, Bodha. Et pourquoi pas Shakeel Mohamed puisqu’on y est ?
Le seul challenger crédible pour Pravind Jugnauth reste Navin Ramgoolam. Ce dernier n’aurait d’autre choix que de monter une plateforme élargie comprenant le PMSD qui a été accueilli de tout temps comme allié naturel tant du Labour que du MSM. Dans une société bourrée de préjugés, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi le PMSD est vu moins menaçant que le MMM dans une section de l’électorat.
Une alliance Ramgoolam-Duval devrait être en mesure de s’adresser à ce qui reste de l’électorat du MMM et lui faire comprendre qu’elle représente la seule alternative à Pravind Jugnauth et son MSM. Le Parti travailliste devrait de son côté œuvrer pour endommager au maximum les assises rurales du MSM tout en consolidant ses acquis dans les circonscriptions de Port-Louis, celle de Quatre-Bornes et celles de la région de Vacoas-Phœnix-Floréal.
Le Parti travailliste et le PMSD ont été au pouvoir pendant des décennies et ils devraient être familiers avec les rouages de l’appareil d’Etat pour comprendre le modus operandi de la fraude électoraleà Maurice. Ils devraient être suffisamment armés pour prévenir la fraude et les abus en 2024. Et monter une Bangladeshi-Watch.
Le MSM ne dort pas et se prépare déjà pour 2024. Une opération très intelligente a été lancée pour conquérir des éléments du MMM. Des nominations ont été faites dont celles du commissaire de police Anil Kumarsing Dip et du directeur-général de la MBC Anooj Ramsurrun pour rallier les ‘castes’ aliénées par sir Anerood Jugnauth dans le passé. Le CP Dip atteindrait l’âge de 65 ans en novembre 2025. Donc, il sera le boss aux Casernes centrales lors des prochaines élections. Et avec Anooj Ramsurrun à la tête de la MBC, on est certain maintenant que les meetings publics du MSM seraient tenus dans le salon des Mauriciens en 2024.
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