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Un énième rapport inutile !
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Un énième rapport inutile !
Le cynisme impose une banalisation de tous ces rapports qui repartent rejoindre tranquillement d’autres tonnes de papier poussiéreux. Le cynisme impose de ne pas s’arrêter devant ces dénonciations qui durent le temps de quelques conférences de presse et des colères politiquement correctes ! Voici donc le rapport du Public Accounts Committee (PAC), qui a fait les gros titres cette semaine.
Que découvre-t-on que nous ne connaissions déjà ? Quel citoyen ignore le fait que, sous le couvert du gaspillage des fonds publics, certains confondent leurs poches avec l’argent des contribuables ? Au fond, entre le précédent rapport soumis en novembre 2020 et celui publié mercredi dernier, qu’est-ce qui a changé, quand l’on sait qu’aucun mécanisme de suivi efficace n’a été concrètement adopté ? Sinon, en serait-on là à ressasser les mêmes constats habituels ?
À part le fait qu’un groupe parlementaire du gouvernement et un autre de l’opposition ont fait la démonstration de pouvoir s’asseoir à la même table, à part le fait qu’on tente de faire porter entièrement le chapeau des malversations aux fonctionnaires, à part le fait que la porte-parole du gouvernement, comme pour montrer sa solidarité envers ses collègues, a jugé utile de rappeler que ce n’est pas un «blame game» mais «un wake-up call» pour les fonctionnaires, quel enseignement retient-on du PAC, si ce n’est que son rapport n’est que l’illustration d’impunité envers les coupables de vol de bien public ?
Quand l’on sait que les fonctionnaires appelés à témoigner ont affirmé prendre des ordres de la part de leurs ministres qui, eux-mêmes, semble-t-il, recevaient des directives de la part du High-Level Committee présidé par non moins que le chef du gouvernement, n’est-on pas devant une preuve d’une irresponsabilité collective de plusieurs maillons du pouvoir utilisant comme bon leur semble notre bien commun ? Si la tentative est grande de balayer d’un revers de main ces rapports qui ne sont rendus publics que pour la galerie, nous ne pouvons pas pour autant ne pas nous indigner devant ce qui s’apparente à des actes de détournements des fonds publics.
À l’heure où les citoyens sont asphyxiés par une série d’augmentations, sur toile de fond d’effets de la Covid-19 et de guerre Russie-Ukraine, à l’heure où le prochain Budget s’annonce austère, pour quelles raisons devrait-on être indulgents envers ceux qui n’hésitent pas à disposer de centaines de millions de roupies, en se croyant propriétaires de l’argent des contribuables ?
C’est dans le sillage du meurtre de l’agent politique Kistnen que nous avons compris à quel point la culture «kokin» est ancrée dans notre société. Entre les combines, au travers d’appels d’offres et autres contrats obtenus par le copinage politique, où des camarades sont prêts à tout, quitte à nous vendre des respirateurs défectueux, en pleine crise sanitaire 2020, qu’est-ce qui a changé ensuite quand l’on connaît le scandale de l’achat des comprimés Molnupiravir ?
Aujourd’hui, l’on apprend du PAC que des procédures ont été bafouées, que les liens entre le ministère de la Santé et la STC, qui a procédé à nombre d’achats, ne sont pas conformes aux règles. L’on apprend aussi que plusieurs commandes d’équipements et de médicaments ont été effectuées sans qu’il n’y ait de traçabilité car les instructions étaient uniquement verbales et que pire, l’on recevait (comme dans le cas des équipements de Pack and Blister) des commandes autres que celles passées, alors même que le ministère avait déjà payé pour des modèles précis ! Et il s’agit là de centaines de millions de roupies qu’on détourne ainsi sans qu’aujourd’hui il n’y ait une urgence pour poursuivre les coupables qui, sous le couvert de «we were saving lives», ont disposé librement de l’argent public !
Pour combien de temps encore assisterons-nous de manière passive à ces vols commis sans aucune pudeur en plein jour ?
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