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Perspectives
Vous aurez sûrement remarqué qu’en Ukraine, presque personne ne semble parler de ce qui semble constituer les soucis principaux du reste du monde : le prix de l’essence, l’inflation qui touche le panier de la ménagère, l’alerte aux pluies torrentielles, le coût du fret, la pollution de la planète, la qualité de l’éducation, les élections, l’immigration, les déficits budgétaires ou l’érosion de la monnaie nationale. On ne parle même plus de Covid, là-bas ! Plus rien à faire avec la pyramide des besoins classiques de Maslow ! Les besoins physiologiques (faim, froid, soif) et de sécurité (environnement stable et prévisible) normalement situés au pied de la pyramide des motivations de Maslow, l’ont effectivement renverse et dominée totalement. C’est le dernier clou dans le cercueil de cette théorie simple, voire un peu simpliste. Merci M. Poutine !
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Si l’on peut comprendre le sentiment de M. Sithanen derrière sa suggestion d’un gouvernement d’unité nationale, la logique suggère, quant à elle, que cela relève de l’impossible. Il y a aujourd’hui bien trop d’insultes empoisonnées, d’intérêts tordus, de petitesses d’esprit et de méchancetés accumulées entre leaders de partis politiques pour pouvoir seulement concevoir un regroupement de toutes les forces politiques du pays, sous le même PM, pour ‘gérer la crise’. Nos politiciens sont loin d’avoir la maturité et la pondération de politiciens allemands, hollandais ou scandinaves…
La question fondamentale qui s’impose est celle-ci : comment pourrait-on accepter de gérer la crise largement considérée comme étant principalement celle «de l’autre», sous la direction de cette… même autre personne ? Puisque le ‘jeu’ justificatif favori des politiciens est constamment de se défendre en soulignant que l’adversaire a fait pareil ou pire, est-ce qu’intégrer un gouvernement d’unité nationale n’est pas le ‘baiser de la mort’ pour l’opposition, d’ailleurs pas très vigoureuse, d’aujourd’hui ? Pire ! Comment croire qu’un gouvernement d’unité nationale peut valablement se constituer et correctement gérer une crise réelle alors même que les partis d’opposition actuels sont incapables de trouver quelque unité de personnes ou de programme pour proposer une alternative, même si virtuelle, valable au pays ? Pour le pays !
Ce n’est pas encore, ici, la guerre, et personne n’envahit notre pays, même s’il y a bien une urgence nationale sur le plan économique, dont certains parlent depuis longtemps déjà mais que la majorité de la population semble seulement maintenant confronter sous la forme de nouveaux prix sur les étagères. Il est clair qu’il n’y a plus 1 000 choix possibles ! Soit ils farfouillent encore un peu avec leurs miroirs aux alouettes et de la fumée dans les yeux ou ils disent enfin la vérité et arrêtent leurs folies maintenant pour éviter bien pire plus loin. Surtout que, selon le ministre Padayachy, il y a déjà 700 suggestions budgétaires de faites, la grande majorité de ces suggestions devant sûrement, en fait, en coûter un peu plus au budget national qui dérape, qui n’a plus de solutions one-off et qui nous rapproche du Sri Lanka…
Car c’est comme cela qu’on a élevé les citoyens-enfants de ce pays : subventions, dérogations, exemptions, facilités, services gratuits et universels, subsides, CSG, compensations, PRB, duty-free, congés, dettes effacées, des ‘bout’ en tous genres ont créé un monde illusoire où nagent nos démagogues, surfent nos égos surdimensionnés et… se noie le pays !
Le pays ! C’était ça LA véritable cause en jeu, messieurs les politiciens ! Pas le parti, la campagne électorale, la voiture duty-free, le maroquin, les yes-men, le pouvoir de punir et de récompenser, les voyages et les per diem, les inaugurations et les flonflons. Vous l’aviez oublié ?
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J’ai emmené mon petit-fils au musée de Port-Louis mardi dernier. Avec quelques appréhensions je dois dire… Nous venions, après tout, d’être sèchement éconduits du Rajiv Gandhi Science Center (RGSC) de Plaine-Lauzun, la préposée nous ayant indiqué que c’était fermé depuis l’année dernière à cause du Covid ! Une gentille dame, jointe au téléphone par la suite et faisant sans doute partie des administrateurs du RGSC barricadés derrière la grille, confirmait la situation pour l’essentiel et nous invitait, gentiment je dois dire, à rappeler «dans quelques semaines» pour en savoir plus…
Au Musée de Port-Louis, en revanche, derrière le Trésor (qu’y reste-t-il ?), les portes sont ouvertes et il y a une grande amélioration depuis ma dernière visite qui remonte, il est vrai, à quelques années déjà. Les poissons de l’aquarium eurent mieux fait d’être autre chose que des gold fish importés et ceux, éviscérés et séchés, qui sont exposés sur les murs sont peut-être un peu trop fardés, mais en général, le musée fait illusion. Un aigle majestueux accueille dès l’entrée, les tortues marines sont aussi impressionnantes que le dugong, la collection de coquillages est, finalement, présentée de manière soignée, la 3e galerie consacrée au dodo fait enfin bonne impression, d’autant plus avec la ‘réanimation’ du dodo, aux pieds de David Attenborough dans une vidéo particulièrement réussie (*) et qui, une fois n’est pas coutume, marchait encore ! Visite appréciée et réussie !
Ce pays, pour avoir longtemps été dépourvu d’intérêt pour l’histoire, pour la mémoire, pour les musées, même si elle continue à mal préserver son patrimoine in situ, rassemble pourtant aujourd’hui une belle palette de musées. Au Blue Penny, au Musée de Port-Louis et à L’Aventure du Sucre, s’ajoutent ceux de la photographie, de la petite collection à Rose-Belle, du papillon à la Vanille, du coquillage à BelOmbre, du billet de banque à la BoM, de l’Appravasi Ghat, de l’Oceanarium Odysséo au Caudan qui offrent, ensemble, un bel éventail d’options tant pour les Mauriciens que pour les touristes.
Tellement dommage que Rajiv Gandhi soit hors-jeu et que le jardin de Pamplemousses soit toujours deux crans en-dessous…
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Le Molnupiravir, la pilule qui allait nous guérir du Covid, a beaucoup excité ceux qui achètent des médicaments pour le pays. Trop même ! Vous vous souviendrez sans doute du million de pilules achetées par CPN Distributors à moins de Rs 25 et revendus au ministère pour plus de Rs 75 ? Alors que le pays avait acheté 800 000 de ces comprimés le 6 décembre à Rs 9,30 pièce ? On enquête apparemment toujours à l’ICAC sur ce cas, qui au départ, ne paraissait pourtant pas très compliqué. On a aussi évoqué deux autres commandes de 1,2 millions et 800 000 effectuées directement auprès de fournisseurs indiens…
Ce qui n’empêchait pas le ministère de la Santé de lancer un appel d’offres pour 5 millions d’unités de plus de cet antiviral à la fin de février ; 3 millions devant être livrées dans les 10 jours après l’octroi du contrat et les 2 autres millions, quatre semaines plus tard !
Nous ne savons pas quels sont les stocks que nous avons, ni combien de ces pilules ont été consommées jusqu’ici, mais personne ne s’attend à autant de malades et pour rappel, le fabricant, Merck, après avoir originellement avancé que l’efficacité de sa pilule était de 50 %, annonçait, la queue entre les jambes, fin novembre dernier, sur un échantillon finalisé, que ce taux n’était, après tout, que de 30 % (**). Le chiffre équivalent pour le Paxlovid de Pfizer est de 90 % et pour le Remdesivir de Gilead de 87 %...
De plus, en janvier, Reuters annonçait, sans surprise, que le molnupiravir était le médicament antiviral de dernier choix parmi les quatre disponibles aux États-Unis (***), alors que la France annulait sa commande de 50 000 cachets dès fin décembre dernier (****) et que l’UE n’avait encore rien approuvé pour l’heure. L’OMS de son côté, donnait une approbation conditionnelle et limitée au début de mars, mais l’avis du Dr Peter English, entre autres, laisse vraiment dubitatif. (*****).
Que sait notre ministère de la Santé qui a fait pencher la balance en faveur du Molnupiravir ? Est-ce seulement une question de sous ?
(*) https://vimeo.com/89397005 (**) https://www.reuters.com/business/healthcarepharmaceuticals/merck-says-covid-19-pill-cutshospitalization-death-risk-by-30-2021-11-26/
(***)https://www.reuters.com/business/healthcarepharmaceuticals/mercks-covid-pill-is-last-choice-us-patientsglobal-use-varies-(888
(****) https://www.lesechos.fr/industrie-services/ pharmacie-sante/covid-la-france-annule-sa-commande-dutraitement-antiviral-de-merck-13743622022-01-31/
(*****) https://www.medicalnewstoday.com/articles/ molnupiravir-vs-covid-19-will-the-drug-live-up-to-the-hype - WHO-recommendation
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