Publicité
Ces anti-démocrates qui font honte au pays !
Par
Partager cet article
Ces anti-démocrates qui font honte au pays !
Personne n’est dupe. Toutes les raisons avancées par le Premier ministre ne justifient pas le renvoi des élections municipales, et ce pour la seconde fois ! Au-delà du prétexte inacceptable du gouvernement qui brandit le bouclier «Covid» afin de se protéger d’une éventuelle débâcle, cette attitude ne fait que traduire la gestion du pays par une équipe qui continue à nous entraîner dans une République bananière, à l’insu de notre plein gré !
Quel signe envoie-t-on au reste du monde quand, pour la deuxième fois, on prive les citoyens du droit de vote en trouvant comme excuse la Covid, alors que nos frontières sont ouvertes, que l’école a repris son cours et que nous apprenons à vivre avec le virus ? Quel message communiquons-nous sur le plan international quand l’on montre notre incapacité à organiser un scrutin sous prétexte de la situation sanitaire qui prévaut, pendant que, dans un grand nombre de pays, y compris à Rodrigues, des élections ont eu lieu ? Alors même que nous sortons de la liste noire de l’Union européenne, voilà l’image que nous donnons en décidant, pour des raisons purement politiques, de ne pas appeler les citadins aux urnes.
En vérité, et cela n’a échappé à personne, toutes les mesures auraient pu être prises dans le respect des règles sanitaires et de la distanciation sociale pour permettre l’organisation de ces municipales. Sauf que la décision du gouvernement n’est qu’un nouveau maillon dans la chaîne de toutes celles prises pour empêcher la population de s’exprimer contre le gouvernement du jour. Les arrestations intempestives – de Plaine-Magnien à Vacoas – ne sont que des exemples d’un État policier dans lequel nous avons basculé depuis quelque temps, le message étant qu’on ne peut ni interpeller le pouvoir, ni critiquer ses représentants qui, eux, se qualifient impunément de «gopia» à l’Assemblée nationale, sans pour autant devoir passer par les tribulations d’incarcération comme le citoyen lambda. Ce qu’il faut retenir ? Personne n’a le droit de s’opposer aux princes du jour ! Ni au Parlement, ni sur les réseaux sociaux, ni dans les rassemblements publics !
C’est ainsi que nous continuons à nous enfoncer dans une dictature face à un gouvernement n’ayant aucun degré de tolérance car allergique à la moindre contestation. Nous voilà donc impuissants devant une nouvelle confiscation de notre droit parce que le pouvoir ne veut pas se soumettre au jeu démocrate qu’est le vote électoral. De là à penser que le MSM maintient certaines restrictions sur le dos de la crise sanitaire, dans le but de priver les citoyens de se regrouper – et de manifester leur colère –, il n’y a qu’un pas que certaines têtes pensantes traversent allègrement.
Est-ce que l’équipe du MSM craint que les étincelles de Plaine-Magnien et de Vacoas ne se transforment en braise et enflamment le pays devant son incompétence ? À l’heure où le gouvernement peine à répondre aux questions économiques, est-ce que la perspective de la présentation du Budget en juin a pesé de son poids (défavorable) pour l’annulation de ce rendez-vous des urnes ?
À l’Assemblée nationale mardi, le ministre des Finances a, une fois encore, démontré de manière pitoyable son incapacité à répondre aux questions en pratiquant une politique de comparaison des années passées (pour mieux critiquer ses prédécesseurs), car n’arrivant toujours pas à faire des propositions concrètes ! Ce, alors qu’il y a un appauvrissement de plusieurs classes sociales et qu’une majorité de citoyens est tracassée par l’asphyxie que provoque l’augmentation des prix des produits alimentaires.
Or, au lieu d’écouter les multiples voix sensées qui ont des idées valables pour une meilleure gestion de la catastrophe économique qui se montre, au lieu de reconnaître que le leader de l’opposition est capable de faire quelques suggestions qui méritent que l’on s’y attarde, Padayachy continue à répondre aux grandes problématiques du pays sous l’angle de la petite politique ! Et son chef, avec la bénédiction du président de la République, tente de nous faire croire que les élections municipales sont renvoyées pour notre bien ! C’est le pays qui a mal devant cette autocratie déguisée !
Publicité
Les plus récents