Publicité
Coup terrible pour la toute nouvelle petite bourgeoisie
Par
Partager cet article
Coup terrible pour la toute nouvelle petite bourgeoisie
Les récentes augmentations des prix des produits pétroliers et de nombreux articles de consommation courante rendent la vie des Mauriciens au bas de l’échelle très pénible. Par ailleurs, du point de vue sociologique, ces hausses de prix portent un coup terrible sinon mortel à toute une nouvelle petite bourgeoisie qui s’est formée ces dernières années avec l’émergence de petits entrepreneurs de tous genres.
Cette nouvelle petite bourgeoisie issue de la classe ouvrière est composée d’une multitude d’hommes et de femmes qui à titre individuel ou en petits groupes offrent une myriade de services à la population. Cette classe s’est offert une autonomie de fonctionnement et de déplacement par l’acquisition de véhicules utilitaires ou de petites voitures et évidemment d’outils servant dans l’exercice de leur profession. Les augmentations de l’essence et du diésel portent un rude coup à ces modestes entrepreneurs. Puisqu’ils doivent nécessairement réclamer davantage auprès des clients, ces derniers pourraient changer d’avis et se passer de leurs services.
Les difficultés de cette catégorie de petits entrepreneurs auront forcément des répercussions sur la classe moyenne qui utilise leurs services. Ce sont eux par exemple qui fournissent le savoir-faire et la maind’oeuvre pour les travaux de construction et de rénovation, de plomberie, d’installation de fils et d’équipements électriques, de carrelage, de peinture, de clôture. De même que des travaux de jardinage. Les gros contracteurs sont hors de portée pour cette moyenne bourgeoisie.
Cette nouvelle petite bourgeoisie comprend aussi de petits entrepreneurs en transport dont ceux qui opèrent des vans scolaires, de nouveaux agriculteurs et évidemment l’armée des marchands ambulants. Leur coût d’opération serait plus élevé et leur revenu risque de baisser.
En raison de l’augmentation incontrôlable du coût de la vie, cette nouvelle petite bourgeoisie n’aurait d’autre choix que de subir les effets de la paupérisation et modifier radicalement son style de vie.
La moyenne bourgeoisie aura elle aussi à s’adapter avec les nouvelles conditions de vie. Certains seront davantage frappés par les dépenses additionnelles que d’autres, dépendant des revenus. Dans les familles qui comptent des enfants encore scolarisés avec leur lot de dépenses en leçons particulières et vans scolaires, les sacrifices seraient plus marquants que le simple fait d’abandonner le Red Label pour le Wright & Greigs.
Seuls les grosses entreprises et le gouvernement sortent gagnants de la situation. En effet, la Mauritius Investment Corporation (MIC) qui a été créée supposément pour aider les entreprises à sauver des emplois menacés en raison du Covid-19 est devenue une vache à lait avec ses Rs 81 milliards. Une vache de qui on trait allègrement des milliards pour faire du business. De son côté, la vache à lait du gouvernement qu’est la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) va voir ses mamelles grossir davantage avec la montée des prix. La TVA sort de la poche de tous les consommateurs. LA MIC a déjà déboursé Rs 41 milliards. Il reste encore Rs 40 milliards à donner en cadeaux. S’il n’y a pas remboursement ? La MIC sera conduite à l’abattoir et c’est toujours la population qui en ferait les frais.
Publicité
Les plus récents