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A la rue du gouvernement
Après l’expulsion manu militari du Sovaque Peter Uricek par la police, malgré un ordre de la Cour suprême, la résiliation avec effet immédiat du bail du mythique Champ-de-Mars par la municipalité de Port-Louis (dont les conseillers ne feront pas face à l’électorat avant juin 2023) illustre, s’il le fallait, les méthodes d’un gouvernement absolu, oppressif et arbitraire. Qui ne va pas se gêner pour abuser les institutions publiques, qui ont été placées sous son joug, pour parvenir à ses fins, comme ici pour distribuer les «concessions de privilège» à ses petits mignons et petites mignonnes.
Personne ne nous fera croire que la décision d’expulser le Mauritius Turf Club du Champ-de-Mars relève de l’agenda municipal. Cette décision de venir déchirer le bail et accaparer les biens envoie un dangereux signal aux investisseurs privés.
Notre collègue Ally Mohedeen nous rappelle que le gouvernement pousse vers une nationalisation des courses hippiques depuis l’installation du gouvernement Lepep en 2014. Cela s’est traduit à coups d’amendements à la Gambling Regulatory Authority Act, dont l’autorité est peuplée de serviteurs du MSM. Le coup fatal a été assené en 2021 quand quasiment tous les pouvoirs décisionnels en matière de «control and regulation» ont été basculés à la nouvelle Horse Racing Division (HRD) de la GRA. L’article 15(f) de la GRA Act se lit ainsi : la HRD est «responsible for horse race planning, including the preparation and publication of the horse race calendar, fixtures lists, nominations and racecards».
En attendant que le litige soit tranché par la Cour – le 12 mai l’affaire MTCSL contre la GRA et l’État sera appelée –, le grand public, friand des journées de courses, se demande quand et où les chevaux vont courir ? Car l’hippodrome de Michel Lee Shim à Balaclava pourrait venir à la rescousse des orphelins du Champ-de-Mars! Les chevaux sont déjà passés à la rue du gouvernement; ils vont entamer la ligne droite finale, avec le financier du MSM, nettement en avance sur tous les autres...
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Au-delà du pourrissement des institutions et du non-respect de l’Etat de droit (et partant, du judiciaire)– qui sont les manifestations d’une autocratie qui se met en place, la chèreté de la vie, le non-respect de la promesse d’une pension à Rs 13 500, le recours au populisme pour faire croire que tout va bien n’est le seul recours possible. Au niveau des chiffres et des discours, on aura tous les yeux braqués sur le prochain discours du Budget de Renganaden Padayachy, qui est désormais sous strict contrôle du FMI et de la Banque mondiale qui ne veulent plus entendre parler de l’utilisation des fonds de la Banque de Maurice.
Si le douteux mélange entre politique fiscale et politique monétaire n’est plus possible, plus d’un spéculent sur la couleur du lapin qui sortira, cette fois-ci, du chapeau de ce gouvernement afin de calmer le peuple tout en affichant un assainissement des finances publiques…
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