Publicité
Énoncer, dénoncer sans jamais renoncer
Par
Partager cet article
Énoncer, dénoncer sans jamais renoncer
Les débats, surtout contradictoires, sont essentiels à notre vie et à celle du pays. Ils font de nous des animaux politiques et sont ce qui nous distingue des autres bêtes. Ils amplifient notre aptitude à réagir face au quotidien difficile et offrent aux politiciens cette possibilité de se reconnecter avec les gens qui souffrent de cette inflation à deux chiffres. C’est pour cela qu’il faudrait remercier le leader de l’opposition d’avoir déposé la motion de censure contre le gouvernement même si on savait dès le départ que ladite motion allait mourir sur l’autel de la majorité parlementaire.
Évidemment, le gouvernement a essayé cette semaine de riposter et de prouver qu’il n’est pas à blâmer dans l’état actuel des choses. L’auteur de la désormais célèbre formule, «abé dir mwa akot mo’nn foté», a rappelé ses initiatives et la conjoncture mondiale tout en descendant les oppositions désunies, ou «debout sur une seule jambe», pour citer Lindsay Rivière.
Tout cela fait partie du jeu social. En sociologie, on dit que les grands mots luttent contre les gros. La langue, incluant le vocabulaire et l’accent. Elle fait partie intégrante des indices sociaux. Les débats questionnent les manières dont la société participe de cette hiérarchisation sociale en la reproduisant par ses institutions.
Pravind Jugnauth a égrené les différentes mesures prises pour «soulager» le peuple depuis 2014, dont deux rapports du Pay Research Bureau et l’introduction de l’université gratuite. Tout cela a coûté Rs 112 milliards. Puis, il y a eu les assistances financières accordées aux entreprises et personnes durant les deux lockdowns. Ce qui a corsé la situation de la dette publique…
Mais la prise de la Banque centrale et la dépréciation de la roupie sont des faits politiciens bien de chez nous. Comme l’a si bien illustré un Michaël Sik Yuen bien inspiré, le sousou local n’est pas Made in Ukraine !
Pour conclure, il est encore temps pour le gouvernement de mettre en oeuvre les recommandations du Fonds monétaire international. Le Budget qui vient est une occasion pour le gouvernement de changer son fusil d’épaule. La priorité doit être accordée aux plus vulnérables qui subissent l’inflation encore plus durement. Ils doivent être ciblés. Tout fan de Piketty se l’avouera…
Publicité
Les plus récents