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Chiens errants mieux traités que votants égarés ?
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Chiens errants mieux traités que votants égarés ?
Ils étaient 45 000 votants mauriciens à être expurgés des listes électorales lors de la grande consultation populaire de 2019.
C’est un nombre effrayant d’électeurs désactivés. Pour quelles raisons ? Certainement pas par un très fort taux de mortalité causé par une calamité genre épidémie espagnole et s’étant produite entre 2015 et 2019. Evidemment il y a eu des électeurs morts de maladies ou dans des accidents mais au nombre de 45 000 ? Des Mauriciens qui avaient changé d’adresse? Mais puisque le recensement se fait de maison en maison, en cas de déménagement, on aurait facilement répertorié ceux résidant à une nouvelle adresse.
Comment justifier ce nombre de 45 000? Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer ce phénomène. Tout en reconnaissant que des déménagements et des décès causent des fluctuations dans les statistiques, le chiffre de 45 000 lance des spéculations sur plusieurs pistes. Ainsi, les grands amateurs de théories de conspiration avancent qu’à un certain niveau, on a tout simplement enlevé les noms d’électeurs connus pour leur soutien à l’opposition. Cette manipulation ne se ferait pas au niveau des fonctionnaires chargés d’assurer le porte-à-porte en vue de recenser les électeurs.
La manipulation des registres électoraux est pratiquée sur une grande échelle dans certaines démocraties parlementaires dont l’Inde. On sait que l’expertise indienne avait été sollicitée aux dernières élections. On avait aussi parlé de la participation d’experts israéliens très doués dans le domaine de manipulations électroniques. Pirater le système de sécurité des installations nucléaires de l’Iran, par exemple, n’est qu’un jeu d’enfants pour les Israéliens.
Il ne faudrait pas écarter l’hypothèse qu’une opération hautement sophistiquée ait été menée au niveau du registre électoral. Ce qui semble bien étrange suivant les élections de 2019, c’est qu’on n’a pas répertorié des cas de partisans MSM protestant contre le fait qu’ils ne se retrouvaient pas sur le registre électoral. Le ‘disfranchisement’ n’aurait touché que ceux qui seraient fidèles au Parti travailliste, au PMSD ou au MMM.
Si on avait noté bien de phénomènes étranges aux dernières élections, il n’a toujours pas été possible de trouver des explications rationnelles pouvant être produites en cour dans le contexte d’une contestation judiciaire. C’est ainsi que la présence d’un bulletin de la circonscription N° 1 dans les urnes de la circonscription N° 19 n’a provoqué aucun bouleversement alors que dans un pays civilisé, un tel fait aurait provoqué des démissions en chaîne et de sérieuses répercussions légales.
La dernière trouvaille à être ajoutée à la liste de phénomènes étranges concerne le fils de l’ancienne présidente Ameenah Gurib-Fakim qui se trouve à l’étranger depuis 2008 mais qui reste sur le registre électoral malgré le fait que la maman en ait avisé la commission électorale.
Face à ce qui semble être un sérieux dysfonctionnement de la commission électorale, il faudrait que les Mauriciens œuvrent davantage pour sauver le droit de vote de chaque citoyen. A l’heure actuelle, davantage de ressources sont mobilisées pour porter secours aux chiens errants, plusieurs organisations se concurrençant pour capturer la meilleure part de ce business. Les électeurs égarés méritent eux aussi d’être secourus. En attendant 2024, le registre électoral comprenant aussi les noms des étrangers, surtout de nos frères et sœurs venus du Bangladesh, mérite une rigoureuse investigation.
Pour aider à combattre des pratiques de république bananière chez nous, il serait souhaitable que la commission électorale publie non seulement le registre des électeurs dans les 21 circonscriptions du pays mais aussi une liste de votants dont les noms ont été éliminés suivant le dernier exercice d’enregistrement. On pourrait ainsi découvrir que le grand-père fervent travailliste et déclaré pour mort par la commission électorale est toujours en vie, que l’ex-électeur Jean-Louis, militant dans l’âme et enlevé du registre, habite toujours chez lui dans sa cité ouvrière, que toute la famille Beeharry d’un certain village et ayant voté aux dernières élections n’a pas été enlevée depuis par des extra-terrestres.
Les médias mauriciens publieront certainement une telle liste de disparus, circonscription par circonscription, jour après jour. Publication assurée sur support papier comme sur leurs sites web. Evitant ainsi à la commission électorale des dépenses supplémentaires en termes de publicité payante, l’argent ainsi sauvé pouvant financer les fréquents déplacements à l’étranger de ceux qui partent parler du génie mauricien dans l’art d’organiser des élections.
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