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L’impunité d’une police dangereuse et sadique !
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L’impunité d’une police dangereuse et sadique !
Assez de discours inutiles ! Assez de promesses d’enquêtes jamais abouties ! Assez de condamnations verbales pour la forme !
L’affaire est trop grave pour que la population se contente de la légèreté avec laquelle le gouvernement traite les choquantes vidéos montrant des policiers agresseurs, dangereux, pervers, humiliant des suspects !
L’heure est aux sanctions ! Faut-il une révolte sociale pour que le pouvoir comprenne que le système pourri de la torture policière n’a pas sa place dans notre société d’aujourd’hui ?
Qu’a dit le Premier ministre depuis qu’il a pris connaissance de ces actes ? «Mo trouv sa inakseptab si ena sertin polisie finn azir dan sa fason-la (…) Komiser polis finn pran konesans de sa, ek linn azir deswit.»
Mais qu’a-t-on vu au final ? Que les trois policiers arrêtés ont bénéficié d’un traitement de faveur, se rendant en cour sans les menottes habituelles, provoquant une colère légitime après l’illustration de deux catégories de citoyens face à la justice.
N’est-ce pas là un nouvel exemple de la complicité de la police protégeant ainsi leurs camarades bourreaux ? Qu’a-t-on aussi découvert depuis que toute cette affaire a éclaté ? Que selon les dires du chef du gouvernement, il aurait pris connaissance de ces vidéos en même temps que le grand public : «Bien sir, aster ki monn pran konesans de sa.»
Pourtant, on sait désormais que la police, à travers l’ex-commissaire Servansing et Coothen, porte-parole de la force policière, avait bien reçu une clé USB (contenant ces vidéos de torture) depuis 2020 et les deux se renvoient aujourd’hui la balle, l’un expliquant (dans l’express du mardi 31 mai) ayant remis la clé à l’autre qui l’aurait transmis au CCID... et ce, sans aucune suite !
La déclaration de Valayden qui était à l’origine de la remise de cette fameuse clé, affirmant ce samedi que deux enquêteurs l’avaient contacté pour lui demander de révéler ses sources avant que ceux-là ne «touf lanket», démontre une abominable et inacceptable chaîne de complicité à plusieurs niveaux.
Conclusion : les responsables de la police qui ont eu connaissance de toutes les vidéos et qui n’ont pas agi sont également complices de ces policiers tortionnaires qui continuaient, sans inquiétude, à brutaliser, humilier, déshumaniser des suspects, ceux-là qui, peu importe leur casier judiciaire, ont des droits humains dans une démocratie où on doit être jugé – pour n’importe quel délit – en cour de justice et non par une police aux méthodes barbares !
Du reste, à voir les insoutenables images des vidéos, à écouter les témoignages des victimes ou leurs proches, l’on comprend que la plupart des suspects viennent de milieux vulnérables, ne disposent pas de moyens, sont dans l’incapacité de se payer un avocat et n'ont aucune défense face au déchaînement d’une force de l’ordre sadique pour qui la violence est normale, tant la culture organisationnelle et systémique de «bate» est ancrée dans leur ADN !
Personne n’est dupe ; si aujourd’hui, il y a des arrestations (seulement trois jusqu’ici), c’est parce que les vidéos sont rendues publiques et qu’il y a une protestation citoyenne.
Le commissaire de police aura beau dire qu’il croit dans les droits humains mais devant l’envergure de cette terrible affaire avec chaque jour son lot d’images traumatisantes et ses dépositions à la police, quel signal a-t-il envoyé au grand public ? Au lieu de se demander pour quelles raisons les victimes n’ont pas dénoncé ces cruautés policières comme il l’a fait sur Top FM – alors que l’on sait que la parole d’un détenu n’est pas prise au sérieux –, le commissaire devrait plutôt faire son examen de conscience, présenter ses excuses aux victimes et à leurs familles pour les atrocités subies et faire diligence en sanctionnant les coupables !
Pour une dizaine de vidéos, qui heureusement éclatent au grand jour et donnent une dimension honteusement réelle aux brutalités policières, tout en illustrant le visage d’une police avilissante et indigne, combien d’histoires de personnes aux droits violés ne sont pas révélées ?
Il y a trois mois, Aniketh Dookit, 26 ans, suspecté d’avoir volé des arouy d’une valeur de Rs 15 000 et qui était en détention policière, est mort après avoir – selon la version des hommes en uniforme – sauté d’un véhicule de la police. Depuis le décès du jeune homme, ses proches, choqués devant le corps qui leur avait été remis, ont consigné une plainte : «Ti ena disan kaye. Il avait des blessures aux reins, aux jambes, aux parties intimes. Il était recouvert de bleus. Kot so pwanye ti ena mark. Pa kapav enn dimounn inn tonbe inn gagn tousala. Ti enn masak. Zot mem kone ki zot inn fer ar li.»
Trois mois plus tard, les proches de Dookit ont le même ressenti que tous ceux qui se sont remis à la commission indépendante des plaintes contre la police : «Que l’enquête ne progresse pas.» Sauront-ils un jour la vérité ?
Combien d’hommes en uniforme ont le sang sur les mains et continuent à agresser, torturer, tuer, sachant qu’ils bénéficient d’un système de protection leur permettant de rester impunis à jamais ?
Assez avec les discours et les investigations stériles de la police sur la police ! L’heure est aux sanctions ! Une enquête judiciaire, comme le réclament de nombreuses voix, serait salutaire pour une grande opération nettoyage !
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