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“All the world’s a stage, and all the men and women merely players. They have their exits and their entrances”
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“All the world’s a stage, and all the men and women merely players. They have their exits and their entrances”
Souvent, en référence à l’Inde, à la Chine, à la France ou à la Grande-Bretagne, on dit volontiers «pays amis» pour la forme. Cela fait bien joli dans les discours, surtout devant nos amis les diplomates qui nous arrosent de cadeaux (des fois empoisonnés) ou de compliments (pour flatter notre ego). Dans le fond, on sait fort bien qu’en relations internationales, les pays n’ont pas d’amis mais strictement des intérêts qu’ils pourchassent et pourchasseront sans doute à jamais. Charles de Gaulle, en 1967, avait explicité cette pensée dans une interview de presse : «Un grand pays n’a pas d’amis. Les hommes peuvent avoir des amis, pas les hommes d’État.» Avant lui, au 19e siècle, à la Chambre des communes, Lord Palmerston avait dit, en substance, que l’Angleterre n’a pas d’amis ou d’ennemis permanents ; elle n’a que des intérêts permanents. En ces propres termes : «We have no eternal allies, and we have no perpetual enemies. Our interests are eternal and perpetual, and those interests, it is our duty to follow.»
Cette réalité cynique n’est pas propre aux États-nations. Dans un système féodal ou un système tribal, dans un parti politique ou une famille, voire dans une entreprise ou une loge, les regroupements, philosophiques, politiques ou claniques, ne connaissent que des alliances et mariages ponctuels qui fluctuent au gré des intérêts. Mais dès les premières divergences, les ententes deviennent mésententes. Les séparations et les divorces, pas toujours à l’amiable, prennent alors le relais des relations humaines. Quand ce n’est pas carrément la guerre !
Généralement, les amis deviennent des ennemis quand les intérêts deviennent irréconciliables. Dans le cas de la rupture entre Sherry Singh et le couple Jugnauth, qui pourrait bien être cette “3rd party” qui a contribué à mettre fin à une amitié longue de 15 ans ? D’autant qu’entre les Jugnauth et Mauritius Telecom, cela a toujours été une relation win-win, surtout depuis que sir Kailash Ramdanee, qui avait un sens inné des affaires, a offert la main de sa fille chérie au fils effacé du Premier ministre d’alors, SAJ…
Cette amitié entre Sherry Singh et les Jugnauth n’est pas morte d’un coup à cause de la “3rd party”. L’ancien CEO a dit que c’était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase qui était vide en 2005, quand les routes du couple et celles de Sherry Singh se sont croisées. À l’époque Pravind Jugnauth n’avait pratiquement aucun pouvoir et dans son entourage il n’y avait pas encore des Top Chefs. Comme Sherry Singh, ces derniers étaient des anonymes, sans doute des petits affairistes, sans plus. Sherry Singh a peut-être alors confondu intérêts politiques immédiats et amitiés durables en s’approchant un peu trop près du fils héritier du parti soleil. Les Jugnauth devaient, eux, rebondir au lieu de sombrer dans l’oubli, alors qu’ils entamaient leur traversée du désert, et ils avaient sûrement vu en Sherry Singh un jeune homme fougueux, moderne, intelligent et ayant une bonne connaissance des télécommunications, comme jadis sir Kailash.
Mais le pouvoir et l’argent changent les humains. On ne saura jamais tout ce qui s’est passé entre le trio, mais une chose est sûre : chacun aura sa version des faits. En attendant, ils sont nombreux à vouloir remplacer Singh, à la tête de Telecom Tower comme aux pieds des Jugnauth !
Ce n’est pas évident de dire catégoriquement si une pièce de Shakespeare relève d’une tragédie, d’une comédie ou d’une fiction, car Shakespeare a fait disparaître les frontières entre ces genres. Son œuvre développait une complexité accrue des thèmes et du développement continu des personnages. Cependant, dans les tragédies de Shakespeare, le protagoniste principal a toujours une faille qui mène à sa chute. Il y a toujours des luttes internes et externes.
En 2014, après neuf ans, Navin Ramgoolam devait chuter, entre autres, grâce à Vire Mam, un produit imaginé surtout par Sherry Singh pour les portables, même s’ils sont plusieurs à en revendiquer la paternité. «Je n’ai rien perdu en politique depuis que je les connais en 2005 et ce, jusqu’en 2020», a martelé Sherry Singh à la radio.
Si Hamlet et Macbeth tournent tous deux autour des thèmes de quand et dans quelles circonstances il est correct de prendre le pouvoir, Sherry Singh évoquera, lui, la passation du pouvoir entre SAJ et son fils, et comment il aura contribué à «build up his image.» Macbeth est pleinement conscient que le roi Duncan est un homme bon et un roi, mais permet à la prophétie et à sa propre ambition de le convaincre de tuer Duncan et de prendre le trône. Dans la fiction, les personnages ignorent leurs pulsions morales et prennent le chemin de leur propre mort…
Hier, Pravind Jugnauth a gentiment invité Sherry Singh à aller le dénoncer à la police. Il l’a dit avec sérieux. Comme l’Attorney General et Kalpana Koonjoo-Shah avant lui. Comment les prendre au sérieux quand on connaît l’agenda de cette police, ou celui de la MRA, l’ICAC, etc.
*Extrait d’un courriel reçu cette semaine et auquel on répondra en temps et lieu :
«Bonjour Nad,
Je m’étonne comment certains ex-employés du Groupe LSL sont devenus si facilement des chatwa – à l’instar de Jean-Paul Arouff, Raj Meetarbhan, et Dev Beekarry. Il y en a d’autres qui ne méritent même pas d’être mentionnés. Il ne peut y avoir d’autres explications que celle-ci: Money Politics. L’argent est devenu l’objet d’adoration pour beaucoup.»
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