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Tartuffe
Dans pas longtemps, en raison de la sensibilité de l’affaire, le conseil privé de la Reine aura donc à statuer si Suren Dayal a raison d’insister sur les conditions et circonstances ayant entouré l’élection du Premier ministre et de ses deux colistiers du numéro 8 en novembre 2019. Après le jugement de la Cour suprême hier, après plus d’un an d’attente, Pravind Jugnauth aurait dû avoir des raisons de jubiler…
…un peu comme c’était le cas en février 2019, quand le même Privy Council avait conclu «Appeal Dismissed» dans le cadre de l’affaire MedPoint, après le U-Turn indécent de l’ICAC de Navin Beekarry.
Mais la fête est gâchée par les révélations de presse par rapport aux «dirty tricks» du PMO dans le cadre de l’affaire Platinum Card qui a vu la démission d’Ameenah Gurib-Fakim (AGF), dans le sillage des révélations de l’express. A l’époque, Ivan Collendavelloo, qui avait suggéré le nom d’AGF pour être la première femme-présidente de la République, avait haussé le ton contre notre journal. «Comment pouvez-vous violer le secret bancaire ?», disait-il en essayant de détourner l’attention et de sauver sa nominée. En vain.
Ce qu’il ne savait pas, ce qu’on ne savait pas non plus, c’est que le PMO a profité du scandale que nous avons révélé pour chasser AGF du Réduit. Alors que nous avons mis en avant des faits, le super conseiller Ken Arian a, lui, cru bon de rédiger une lettre anonyme qu’il a soigneusement envoyée à son patron. A-t-il agi seul ? Ou est-ce que Pravind Jugnauth était lui aussi dans le fromage ? Qui a eu cette idée sinistre ? Le silence de Ken Arian ne joue définitivement pas en sa faveur... Et s’il ne fait pas gaffe, il pourrait être le fusible qui finira par sauter quand le voltage augmentera. D’autant que lui-même a prouvé qu’il n’est guère difficile de trouver un CEO pour Air Mauritius/Airport Holdings. Ce ne sont pas des anciens Stewards qui manquent à Maurice, n’est-ce pas ?
Et que va dire Collendavelloo désormais ? Va-t-il hausser le ton ? Va-t-il s’en aller, lui qui a dû abandonner son poste de numéro deux à cause d’un…bout de papier ? Pour bien moins que cela, dans un passé pas si lointain, il avait offert sa démission. Aujourd’hui, avec l’âge, il a rangé ses principes, et fait comme s’il ne voit ou n’entend rien. Angus Road ? Il dirait : ce n’est pas grave, voyons... un petit arrangement entre Pravind et son ami. Baie-du-Jacotet ? Il ajouterait, en haussant les épaules, ce n’est qu’un «survey» vous autres, pas de quoi faire un Tsunami dans une tasse de thé...
A bien voir, Collendavelloo, Ganoo et Obeegadoo, et tant d’autres qui cautionnent les agissements de ce gouvernement, finissent de longues années en politique dans la déchéance, en faisant le contraire de ce qu’ils avaient prêché comme militants. Mais, à leur âge, ils s’en fichent parce que les poches sont remplies et leurs proches sont bien traités.
Dans l’opposition, on assiste à un rééquilibrage des partis. Navin Ramgoolam a pu s’imposer face aux quatre dirigeants de l’Espoir, en attirant, chez lui, à la rue Desforges, Bérenger et Duval. Bhadain, Bodha, Laurette, Sherry Singh peuvent, à condition de mettre leur ego de côté, constituer une troisième force s’ils arrivent à raccommoder les morceaux entre Rezistans ek Alternativ, Lalit, Linion Lepep Morisien, Geraldine Hennequin, Patrick Belcourt, Percy Yip Tong... etc. La question se posera alors : qui sera le chef ?
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