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Pour Navin Ramgoolam, sel solision solo
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Pour Navin Ramgoolam, sel solision solo
Navin Ramgoolam n’a d’autre choix que d’aller seul, lui et son Parti travailliste, tant aux élections municipales qu’aux générales. Il devrait se préparer pour convaincre les Mauriciens que lui seul pourrait mettre fin au règne de la famille Jugnauth et qu’il n’existe aucun autre challenger.
Si Navin Ramgoolam ne réussit pas ce pari, Pravind Kumar Jugnauth (PKJ) serait bien positionné pour remporter les élections générales de 2024/25 et encore mieux celles de 2029/30 et rester au pouvoir jusqu’en mai 2035.
Inutile de rêver debout en croyant que Roshi Bhadain, Nando Bodha, Bruneau Laurette, Darren l’activiste,Vishal Shibchurn, Arvin Boolell, le ‘malin’ Danrajsingh Aubeeluck, Rama Valayden et encore moins Sherry Singh seraient capables, l’un ou l’autre, de remporter une majorité de sièges et déloger PKJ. Non plus recourir à Bugs Bunny, Snoopy, Mickey Mouse ou Bart Simpson pour battre PKJ si les enfants avaient le droit de vote.
Ce serait éminemment un duel entre Navin Ramgoolam et PKJ. En cas d’alliance entre les Travaillistes et le MMM, quelle que soit la formule d’«arrangement» qui pourrait théoriquement se produire entre Navin Ramgoolam et Paul Bérenger après maints «koz-koze», PKJ en serait l’heureux bénéficiaire.
En effet, si ce serait un partage du poste de Premier ministre entre Navin Ramgoolam et Paul Bérenger, le Sun Trust pourrait bien faire des économies en annulant toute mobilisation d’électeurs bangladais.
Si ce serait Paul Bérenger le vice-Premier ministre, le Sun Trust pourrait encore réduire ses dépenses au niveau des ‘bases’ car l’élément «dibwa pwint sous Ramgoolam» serait un cadeau inespéré. Si ce serait une formule Paul Bérenger comme Président, il coule de source que le leader du MMM ne serait pas une marionnette «coupe ruban» mais un vrai chef d’Etat disposant de pouvoirs très étendus et évoluant dans la cour des grands comme les Présidents des Etats-Unis et de la France. Le Sun Trust économiserait alors sur le Kentucky, les canettes de bière, les T-shirts, les banderoles, les affiches. Et aussi les «computer rooms», lesT-Squares et les camions privés pour le transport des urnes.
Et une alliance entre les Rouges et le PMSD dans tout cela ? Théoriquement, une telle alliance pourrait augmenter les chances électorales de Navin Ramgoolam. Une telle alliance n’a pu toutefois remporter une majorité de sièges aux élections de 2019. Pourrait-on pendant longtemps expliquer son manque de réussite en parlant de fraude électorale ? Depuis, en s’alliant au MMM, le PMSD a changé de stratégie pour s’engager dans la voie du regroupement des minorités.
Donc, pas de choix pour Navin Ramgoolam que de «go it alone».
Navin Ramgoolam, dans des circonstances idéales, pourrait bien s’engager à grignoter l’électorat du MMM comme celui du PMSD en faisant comprendre que face à un ennemi commun, lui seul serait capable d’abattre PKJ. Et qu’il ne fallait pas gaspiller les votes. Il part avec des atouts. En analysant les résultats des élections de 2019, on arrive aisément à la conclusion que le Parti travailliste a été le parti le plus fort dans les villes, exception faite de Beau-Bassin-Rose-Hill. Le PTr scorait mieux que le MMM et le PMSD. Tout en étant le principal challenger du MSM dans les villages.
La tâche la plus challenging de Navin Ramgoolam serait la conquête du Hindi-belt. Ce ne serait guère une tâche facile pour le leader travailliste compte tenu de l’agressivité politique du MSM et de sa capacité à utiliser les ressources de l’Etat. La MBC, sous la direction d’Anooj Ramsurrun, rend un service inestimable à la cause politique du MSM, en vouant à PKJ un culte de la personnalité débordant et envahissant. Au point que le politicien le plus connu et le plus facilement identifiable des enfants mauriciens n’est nul autre que PKJ.
L’offensive des Travaillistes passerait nécessairement par une campagne auprès des fonctionnaires et le personnel des corps paraétatiques et des compagnies d’Etat. Mais aussi auprès des parasites des organisations socioculturelles, de véritables carapates qui aiment s’incruster dans la peau du chien au pouvoir. Les Rouges devraient nécessairement savoir exploiter à leur cause les répercussions négatives de la politique d’ultra-népotisme pratiquée depuis 2015. Tâche herculéenne pour les Travaillistes.
Sur le plan de la démagogie et des promesses électorales, le MSM reste largement imbattable. Il n’est pas impossible que le MSM s’engagerait à connecter toutes les localités, rurales comme urbaines, au réseau du tramway. D’ailleurs, lors de la dernière campagne, Nando Bodha, le mignon d’Anerood Jugnauth, ne manquait pas de s’adresser aux «chachis», «nanis» et «dadis» pour leur dire en bhojpuri que le «rail-gari», c’est-à-dire le train, passerait aussi chez elles. Il est plus que certain que deux douzaines de Bodha chanteraient le même refrain lors des prochaines élections générales. Avec d’autres promesses irrésistibles encore.
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