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Ni Pravind Ni Navin, un pari gagnant ?
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Ni Pravind Ni Navin, un pari gagnant ?
Roshi Bhadain ose. Il a administré une gifle, en réunissant une bonne foule dimanche dernier à Mahébourg, «environ 4 000 partisans en jaune, contre 500 seulement pour le MSM, une semaine auparavant dans le même village», selon les chiffres que brandit le leader du Reform Party.
En se présentant comme une alternative au leader du Parti travailliste et au leader du MSM, Bhadain se démarque clairement des autres dirigeants politiques, qui se croient obligés de s’accrocher aux locomotives traditionnelles. Il n’est ni naïf, ni fou car il sait qu’une part grandissante de votants — surtout ceux qui sont encore des adolescents aujourd’hui — s’en fichent des castes, et veulent placer la méritocratie et un programme avant les politiciens-représentants de tribus. Il refuse d’être un Arvin Boolell obligé de servir sous un Vaish. Il se rêve en un genre d’Obama, capable de réécrire les règles du jeu vicié.
En se positionnant contre les deux dynasties qui polarisent le jeu politique mauricien, il contribue à apaiser un pays coupé en deux, comme le monde était scindé en deux au temps de la guerre froide, avec une opposition systématique, totale.
En rappelant que Ramgoolam n’a pas encore expliqué la provenance des Rs 220 millions saisies, il donne l’impression de faire le jeu de Jugnauth. Sauf qu’il embraye sans tarder sur Angus Road et #sniffgate pour démontrer que dans son café na péna triaz. En challenger des deux, il vient rejoindre la voix de ceux qui en ont vraiment marre du système actuel… parce que c’est trop du pareil au même.
De nouvelles têtes sont présentées comme des trophées ; certes, on remanie ceux d’en bas, mais à la tête du système politique, c’est toujours les mêmes patronymes qui tournent et qui tirent les ficelles. Si la méritocratie n’est pas programmée dans nos gènes, cependant elle s’infirme ou se confirme dans l’action, dans la durée, dans la transmission des valeurs. Avant que l’on parle de la néophyte (en politique) Joanna Bérenger, comme éventuelle remplaçante de son papa, il importe que l’on place cette éventualité dans le contexte de la brève histoire des dynasties politiques du pays. Et qu’on discerne entre les deux ou trois dynasties que nous connaissons : Ramgoolam, Jugnauth, et maintenant peut-être, nous dit-on à demi-mot, Bérenger. À un degré moindre, nous avons les Duval. Bhadain vient lui rompre le système alors que Bodha lui tente de se greffer dessus, en taquinant l’histoire. Saut que l’on ne devient pas Premier ministre comme l’on est devenu leader de l’opposition !
Ainsi, face à la realpolitik mauricienne, les guéguerres de pouvoir pour contrôler telle ou telle frange de l’électorat, ou tel ou tel arrondissement d’une circonscription ne sont en fait que des divertissements de pacotille, voire des jeux de façade.
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