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After Ezra, more to come?

17 septembre 2022, 09:00

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La démission d’Ezra Jhuboo du Parti travailliste constitue un événement politique d’une importance certaine en vue de l’engagement de sa famille, datant de l’époque de son grand-père, un proche de sir Seewoosagur Ramgoolam, au sein du plus vieux parti politique du pays. 

Ezra Jhuboo n’est certainement pas un politicien de carrière que Rakesh Gooljaury pourrait acheter. Sa famille dispose d’une immense fortune et elle est engagée dans des projets coûtant des milliards à Maurice même comme à Rodrigues. La famille est évidemment appelée à éviter des problèmes qui ont mis Dawood Rawat en faillite. Si les Bhunjun n’étaient pas protégés par la loi, ils auraient connu le même sort que Dawood Rawat et ses filles. 

Il semblerait que bien de soubresauts attendent Navin Ramgoolam dans les jours et semaines à venir. Ses ennuis ont commencé quand l’ange du judiciaire au service du MSM prit note de ce que les médias indépendants avaient qualifié de succès par rapport au congrès tenu par le Parti travailliste le 28 août. 

L’ange décida alors de frapper un grand coup. C’est ainsi que le 29 août les avocats de Navin Ramgoolam apprirent que jugement serait rendu le lendemain dans l’affaire des coffres-forts suivant l’appel logé par le Directeur des Poursuites publiques (DPP) contre le jugement de la Cour intermédiaire acquittant le leader travailliste. 

Et le 30 août, la Cour donna gain de cause au DPP. De ce fait l’ange-gardien du Sun Trust vissa le boulet des coffres-forts au pied de Navin Ramgoolam. 

Coup mortel pour l’homme qui serait le seul challenger crédible du Premier ministre Pravind Kumar Jugnauth (PKJ) ? En effet, l’action de l’ange aurait en principe refroidi les ardeurs des alliés éventuels de Navin Ramgoolam, en particulier le MMM. Lequel MMM dispose toujours d’un stepney pour parer à toutes éventualités, comme l’a si bien décrit Jean Claude de l’Estrac. Ainsi, si Ramgoolam est endommagé beyond repair, Paul Bérenger sort le stepney Nando Bodha. Ce dernier disposerait logiquement de 31 tickets pour se présenter comme futur Premier ministre crédible et non pas comme poupet-doukia aux mains du leader du MMM. 

Les ennuis d’alliés éventuels représentaient pour Navin Ramgoolam un danger moins grave à partir de ce mardi 30 août que de sérieuses contestations de son leadership à l’intérieur même du Parti travailliste. On était donc suspendu aux lèvres d’Arvin Boolell qui avait tenté un coup de force anti-Ramgoolam en décembre 2014 après la défaite de l’alliance PTr-MMM. Aux lèvres aussi de Shakeel Mohamed connu pour son talent de construire des phrases dévastatrices. Boolell et Mohamed ne manquent pas de puissance de feu. Tous deux sont membres du Parlement. 

On apprenait d’ailleurs dans le sillage du congrès travailliste qu’un lobby était à l’oeuvre pour faire nommer Shakeel Mohamed au poste de Deputy leader des Rouges. Et l’occasion était offerte aux éventuels contestataires de montrer de quel bois ils se chauffent le lundi 12 septembre quand les quelque 400 membres de l’exécutif issu du congrès du 28 août allaient se rencontrer pour désigner leur nouveau bureau politique. Navin Ramgoolam avait été déjà plébiscité le 28 août mais c’était avant le coup dévastateur de l’ange du judicaire. 

Quant à l’attribution des rôles au sein du PTr, cela semblait un judicieux équilibrage entre les anciens et les nouveaux, entre les plus performants et les carriéristes, entre castes et communautés. Mais voilà que la démission d’Ezra Jhuboo vient tout remettre en question sur la répartition des responsabilités au sein du Parti travailliste. 

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