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Le spectre d’une récession mondiale
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Le spectre d’une récession mondiale
«As rates rise and debt servicing costs increase, many zombie institutions, zombie households, corporates, banks, shadow banks and zombie countries are going to die. So we’ll see who’s swimming naked», a déclaré cette semaine, dans une interview accordée à Bloomberg, l’économiste Nouriel Roubini, de l’université de New York. Il est devenu une voix respectée quand il avait été l’un des premiers, et surtout l’un des rares, à prédire de manière claire la crise immobilière et financière de 2007-2008. Ce qui lui a du reste valu le surnom de «Dr Doom».
Avec le spectre d’une recession aux États-Unis, plusieurs analyses, dont celle de la Banque mondiale, traduisent un ralentissement de l’activité économique avant la fin de 2022. Les stratèges de la Bank of America estiment qu’on aura d’abord une «mild recession», mais pas avant 2023, tandis que ceux de Bretton Woods soulignent que les banques centrales du monde entier ont augmenté les taux d’intérêt cette année «avec un degré de synchronisation jamais vu au cours des cinq dernières décennies - une tendance qui devrait se poursuivre l’année prochaine».
Le Dr Doom est bien plus sévère et va plus loin : «The recession is likely to hit the U.S. by the end of 2022 before spreading globally next year, conceivably lasting for the entirety of 2023.» Conséquence : ce ne sera pas joli-joli. «It’s not going to be a short and shallow recession; it’s going to be severe, long, and ugly.»
Pour combattre l’inflation, la Réserve fédérale a relevé de manière agressive les taux d’intérêt. L’objectif est de favoriser un atterrissage en douceur de l’économie, où l’inflation reviendrait au taux annuel ciblé de 2 %, sans déclencher un ralentissement économique prolongé ou une augmentation significative du chômage.
Cependant, avec le climat économique actuel, l’objectif «d’atterrissage en douceur» de la Fed est une «mission impossible» selon Roubini, qui considère l’augmentation rapide de la dette des entreprises et des gouvernements comme un indicateur accablant. Lors de la récession de 2008, Roubini avait fait valoir que d’énormes quantités de dettes des consommateurs et des entreprises avaient été mal gérées et négligées par les agences de crédit et le gouvernement fédéral, résultant ainsi au ralentissement. Dans son entretien avec Bloomberg cette semaine, Roubini note que des menaces très similaires pèsent sur l’économie aujourd’hui.
Alors que toutes sortes d’économistes viennent souvent nous dire un peu n’importe quoi, souvent pour se faire voir, Roubini, lui, nous paraît solide, rationnel et cohérent. L’environnement actuel, provoqué par la hausse des taux d’intérêt, n’augure rien de bon pour l’augmentation des niveaux de la dette mondiale (accumulée dans le sillage de la pandémie). Alors que les taux de prêt continuent d’augmenter – comme la Réserve fédérale l’a signalé – cela pourrait créer un nombre croissant d’entreprises qui seraient comme des «zombies», c’est-à-dire des entreprises qui se sont formées pendant l’ère du crédit facile, avant et au début de la pandémie, mais qui trébuchent maintenant incapables de réaliser un profit ou de financer leurs dettes. A Maurice, cette réalité nous frappe déjà durement, même si certains continuent à chanter sur le pont du Titanic. C’est un peu normal, ils voyagent en première classe et touchent leur per diem en devises…Sauf que ce n’est pas Sobrinho, mais nous, contribuables, qui payons leurs abus et excès, comme dernièrement dans le cadre des 55 ans de la BoM et des bonis indécents…
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