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Avant le déluge
Quelle que soit votre pin location sur la mappemonde, personne n’est à l’abri des catastrophes naturelles.
Après les terribles inondations au Pakistan, la nature se déchaîne en ce moment sur l’Amérique du Nord. Il y a d’abord eu, cette semaine, le passage de l’ouragan Fiona, classé en catégorie 4, sur une échelle de 5 que compte l’échelle de Saffir-Simpson, qui a causé des morts à Porto Rico, en République dominicaine et en Guadeloupe. Puis a vite surgi l’ouragan Ian, qui a submergé la Floride. Selon le Centre national des ouragans américain (National Hurricane Center, NHC), Ian est un ouragan d’une puissance «historique» avec des vents de 250 km/h ou plus.
Parmi les catastrophes naturelles qui nous affectent, les ouragans sont, proportionnellement, de plus en plus fréquents. «Comptant pour 25 % des événements cycloniques dans les années 1970, ils atteignaient 40 % dès les années 1990, et entre 2010 et 2020, comptaient pour 43,6 % de l’ensemble des cyclones», alerte le Centre national des ouragans américain, qui relève aussi l’intensification des événements cycloniques depuis la fin des années 1990.
Les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) démontrent depuis une décennie au moins que la fréquence et l’impact de ces catastrophes naturelles va encore augmenter. Ce qui provoque l’ire des pays, qui contribuent peu, ou ont historiquement peu contribué, aux émissions, car ils sont souvent les plus exposés aux effets négatifs du changement climatique. Jusqu’ici, le monde n’a pas su mettre en œuvre un mécanisme financier spécifique pour compenser les «pertes et préjudices» des petits États insulaires en développement.
Si certaines études indiquent un décalage progressif de l’activité cyclonique vers le nord au cours de la seconde moitié du siècle, d’autres prévoient une possible baisse de la fréquence des cyclones tropicaux sur l’ensemble de la planète. Car une hausse de la température de surface de l’océan ne faciliterait pas forcément la naissance des cyclones. Cependant, il n’y a plus l’ombre d’un doute pour le GIEC (selon leur évaluation publiée en août 2021) : «Les plus gros cyclones seront probablement plus puissants, avec des pointes de vents plus élevés ; un cyclone déjà bien formé puisera bien plus d’énergie pour se renforcer dans une atmosphère humidifiée au-dessus d’océans réchauffés.»
Le journal Le Monde cite d’autre part une étude américano-japonaise qui conclut que le déplacement des cyclones et des tempêtes tropicales devrait être, d’ici la fin du XXIe siècle, de moins en moins rapide, «ce qui entraînerait des dégâts plus importants»
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«I have long understood that climate change is not only an environmental issue – it is a humanitarian, economic, health, and justice issue as well.» Dixit Frances Beinecke, activiste environnementale des States.
C’est dans cette optique du reste que les universitaires Jacques Colom et Stéphanie Rohlfing-Dijoux, co-auteurs avec Gotz Schulze, du remarquable ouvrage constitutionnel The 50th Anniversary of Mauritius, préconisent l’inscription de la protection de la nature dans le préambule de notre Constitution. Pour l’heure, notre pays s’est contenté d’une simple reconnaissance législative de la protection de l’environnement, alors que celle-ci, directement liée au dérèglement climatique, s’est constitutionnalisée dans plus d’une centaine d’États, dont pas moins de 26 États africains.
Si le développement économique a été une priorité pour les décideurs mauriciens jusqu’ici, le développement ne pourrait être durable que s’il satisfait équitablement les besoins des générations présentes et futures en matière de développement, d’environnement et d’écologie.
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Quand l’on évoque le changement climatique, l’on parle surtout de sécurité humaine, de catastrophes naturelles, de dégâts matériels, mais pas suffisamment des animaux et de la biodiversité. Or, de plus en plus de citoyens font pression pour les considérer sur le plan juridique. «Ils souffrent de la même manière que les gens et dépendent de nous pour leur protection lorsque survient une catastrophe naturelle», font valoir ceux qui ont lancé le hashtag #DontForgetThem.
En protégeant les animaux et les arbres par rapport aux catastrophes, nous protégeons non seulement la biodiversité de la planète pour les générations futures, mais aussi et surtout les moyens d’existence des populations actuelles.
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Comme déjà souligné ici même, le rapport du Global Assessment Report (GAR 2019) maintient que nous ne pouvons plus nous permettre de procrastiner. Le monde fait face à des phénomènes qui vont s’amplifier avec le changement climatique. «Extreme changes in planetary and socioecological systems are happening now. If we continue living in this way, engaging with each other and the planet in the way we do, then our very survival is in doubt», avait déclaré, en 2019, à l’express, le soussecrétaire de l’ONU pour la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles. «The human race has never before faced such large and complex threats. The doubling of extreme weather events over the last twenty years is further evidence that we need a new approach to managing disaster risk if we are to limit disaster losses. Economic losses are making it an uphill battle to hold on to development gains in low and middle income countries…»
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