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Payer pour ses fautes
Souvent à la rédaction de l’express, nous recevons des lettres de dénonciation de passe-droits, de népotisme, d’affairisme, de monétisation privée des services de l’État comme les permis, de protections politiques, d’injustices flagrantes, de droits de cuissage ou au contraire de promotions ou d’augmentations de salaires obtenus en retour de faveurs sexuelles ou autres
Souvent, les rédacteurs de ces lettres sont au désespoir, ayant déjà sollicité les personnes ou les institutions dont c’est la mission première d’enquêter et de redresser la situation, ce qui n’aura pourtant rien donné. Absolument rien apparemment. Quand le CEO de la FSC fait face à une lettre anonyme à visage découvert, il assume ses responsabilités avec courage et avec raison.
Les motivations de ceux qui écrivent ce genre de lettres et qui dénoncent sont généralement pures, mais pas toujours. On y retrouve ainsi parfois de la jalousie ou un désir de salir ou de régler des comptes ou encore du clanisme, mais à l’envers. Et en attente de changement. Ce qui est cependant clair c’est que quand quelqu’un s’évertue à écrire à un journal, c’est généralement en désespoir de cause ! On s’attend alors à ce que les journalistes aillent fouiner, enquêter, interroger, rassembler des preuves et épingler les coupables comme le dénonciateur lui-même ne l’aura cependant pas réussi. Sacrée mission !
Il faut, par contre, comprendre que ces journalistes ne peuvent évidemment pas publier ce qu’ils reçoivent dans des lettres anonymes, généralement sans aucune preuve tangible, au risque d’être eux-mêmes poursuivis en justice ou pire, voir leur réputation démonétisée.
Le journal, quand il intervient à bon escient, remplit dans ces situations la fonction essentielle d’assainisseur de la vie publique et de protecteur des meilleurs standards de gouvernance. Pensez à BET 365, pandit Sungkur, Molnupiravir, Airway Coffee, Dufry/Frydu, Pack & Blister, Kistnen, Sobrinho ou la carte de platine. Ce rôle est evidemment vital en démocratie ! Il assure au pays de mieux retenir ses talents valables et intègres et d’éviter d’attirer des investisseurs pourris, par exemple. Quand un journal aide à minimiser la corruption du pays, il agit forcément en faveur de l’efficience et de la productivité puisqu’il aide à juguler les gaspillages et les injustices et à promouvoir l’équité et le mérite. Si ce rôle est utile, sinon vital, comment dès lors expliquer l’avidité avec laquelle les citoyens se dispensent de payer pour leur journal indépendant, préférant consommer à la place TikTok ou Facebook ou la version électronique piratée ? Ne pas soutenir un journal ou le lire gratuitement le tue ! Si la MBC vit de rentes, la presse vit de ventes… IL faut le comprendre !
«Le journal, quand il intervient à bon escient, remplit dans ces situations la fonction essentielle d’assainisseur de la vie publique et de protecteur des meilleurs standards de gouvernance.»
Il faut ici reconnaître trois autres faits. D’abord que si les institutions supposées agir en amont des médias ne fonctionnent pas ou opèrent de manière biaisée ou de manière anormalement lente, sans donner signe d’une volonté de changer, c’est que les dés sont probablement pipés et que cela convient quelque part à certains. Ensuite que la justice, comme le journalisme, ne peut agir qu’avec des faits et des preuves qui sont, au mieux, «beyond reasonable doubt». Finalement, que tout ce qui se concocte de manière illicite ou se met en place en enfreignant la loi ou la bonne gouvernance ou même la décence la plus élémentaire, finira par se faire rattraper tôt ou tard. Même si ce ne sera souvent que par vengeance…
Les magouilleurs sont prévenus !
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Vous pouvez être l’homme le plus puissant de la planète, comme Donald J Trump l’a été entre 2017 et 2021, mais éventuellement, ne pas pouvoir échapper à la vérité et à la justice. De Ceaușescu à Mussolini, de Pinochet à Ben Ali, de Hissène Habré à Kadhafi, on paie éventuellement ses comptes.
Donald J Trump n’a tué personne, pas même la démocratie qui le gênait pourtant passablement, mais, narcissiste complet, il s’était cru tout-puissant, essayant d’instrumentaliser même le département de la Justice à agir pour sa personne, oubliant que la seule mission de cette dernière était d’agir pour la justice et défendre l’État. Il est aujourd’hui rattrapé par de nombreuses affaires même si, au départ, cela a dû lui paraître improbable au vu de ses antécédents et de son parcours. En effet, avant de devenir président, à la tête de la Trump Corporation qu’il héritait de son père, il s’était toujours sorti d’affaire dans ses démêlés avec la justice, même si, parfois, au prix d’arrangements lui coûtant des millions ! Cela lui a sans doute créé l’illusion qu’il y avait toujours moyen de passer à travers les mailles de la justice ?
Une fois installé à la Maison-Blanche, ce sentiment d’impunité n’a pu qu’être renforcé, ce qui lui est monté à la tête et qui explique sa tentative monstrueuse de renverser le résultat des élections présidentielles de 2020, malgré les avis plus raisonnables d’hommes pourtant choisis par lui, y compris ceux de Pat Cipollone, principal conseiller légal à la Maison-Blanche, et William Barr, le procureur général au département de la Justice.
«Tout ce qui se concocte de manière illicite ou se met en place en enfreignant la loi ou la bonne gouvernance ou même la décence la plus élémentaire, finira par se faire rattraper tôt ou tard.»
Le résultat fut que le président Trump fut impeached une deuxième fois(*), juste avant la fin de son mandat (même s’il fut sauvé d’une destitution complète au Sénat, grâce aux votes de ‘son’ parti) ; qu’il fait l’objet d’enquêtes exhaustives du comité 6 janvier de la Chambre des représentants comme du département de la justice ; que le procureur de la Géorgie étudie la possibilité de l’interpeller pour avoir demandé directement à Raffensberger, secrétaire d’état républicain de cet état, de fausser les résultats en lui ‘trouvant’ 11 780 voix de plus(**). Il faut y ajouter la conspiration avec plusieurs États pour tenter de changer le vote du collège électoral en dépit du vote populaire qui désignait Biden comme gagnant, même après plusieurs tentatives légales éconduites et parfois même après plusieurs recomptages !
Le plus grave sans doute fut l’insurrection du 6 janvier, souhaitée et orchestrée par Trump. Une prise d’assaut du Capitole au moment même où se tenait la validation des résultats des présidentielles, ce qui avait mené à l’évacuation des deux Chambres du congrès et à mort d’homme, est sans doute la tentative la plus grossière et la plus frontale que l’on n’ait jamais tenté contre la démocratie américaine. Mais malgré les risques de débordements de milices diverses si Trump est inculpé ou condamné (risque qu’il ne cesse de répéter… tout innocemment), il faut absolument que justice s’ensuive, au risque de passer le message que la loi ne s’applique pas à tous et que le président américain est aussi de droit divin !
Les estimations immobilières faussées plus de 200 fois qui ont mené à une inculpation la semaine dernière dans l’État de New York, les procès pour agressions sexuelles, tout ça c’était avant qu’il ne devienne politicien. Cependant, outre les élections présidentielles, il s’est aussi embourbé dans son affaire d’archives «top secret» qu’il conservait à Mar-aLago malgré tout et malgré des démentis certifiés. Il déclare maintenant les avoir… déclassifiées rien qu’en y pensant, c.-a.d télépathiquement ! Pour quelqu’un capable de proposer de nettoyer les corps infectés de Covid en y injectant des désinfectants, peut-être qu’il fallait s’y attendre ?
Le point est que si la justice peut prendre un peu (trop, c’est trop !) de temps pour bien établir son dossier, il y aura inévitablement un jour de jugement qu’une presse libre, solidement ancrée, peut aider à mettre sous les projecteurs et accélérer. Tout gouvernement qui souhaite favoriser ce droit chemin, aide sa presse libre à faire son travail et voterait une Freedom of Information Act. Quand cette presse est, d’un gouvernement à un autre, considérée comme gênante, voire pestilentielle, c’est que ce que révèle cette presse à propos de ce qu’ils sont et de ce qu’ils font est bien trop dur à accepter ! QED ?
(*) Quatre présidents seulement ont été ‘impeached’ depuis 1789. T rump représente 50% de ceux- la ! (**) https://www.youtube.com/ watch?v=wjw2ekfp0oM
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