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Pourquoi paniquer si le dollar coûte moins cher ?
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Pourquoi paniquer si le dollar coûte moins cher ?
Cela fait des semaines que, de manière anecdotique, on évoque le manque de devises sur le marché bancaire local. Le ministre des Finances lui-même, au Hennessy Park Hotel, le 5 octobre, aurait subtilement fait comprendre, selon «l’express» d’hier, que la solution ne se trouve pas à la Banque centrale, mais plutôt chez des opérateurs qui accumulent des devises à des fins spéculatives.
De là, il ne suffisait que d’un pas pour déclencher un autre type de spéculation, suggérant que les gros opérateurs qui gagnent des devises de l’étranger ne jouent pas le jeu, thésaurisent et spéculent de manière irresponsable, privant le marché de devises. Et que le risque éventuel serait un marché parallèle… Si ce jeu existe vraiment, il est potentiellement incendiaire et doit être stoppé.
Il est difficile de cerner ce qui se passe en fait, les chiffres détaillés et fiables n’étant pas disponibles au public. Mais il faut quand même noter, avant que nous ne tombions tous dans une hystérie collective capable d’aggraver la situation, que le dollar, cette devise dominante de nos importations s’achète aujourd’hui MOINS CHER qu’il y a trois mois. Ce qui fait que si un petit malin (ou un gros spéculateur), n’a pas vendu ses dollars depuis trois mois, il aura PERDU Rs 2,10 pour chaque dollar sur lequel il est assis (soit 4,6 %) !
Ça ne me paraît pas bien malin de spéculer de cette manière-là…
Il faut aussi souligner que nous entrons dans le dernier trimestre de l’année calendaire, le mois où nos recettes de devises vont sûrement atteindre des sommets, que l’on fasse un million de touristes pour l’année ou pas. Encore une fois, cette période où les rentrées de devises vont grandement s’améliorer, ne m’apparaît pas être le bon moment pour spéculer contre la roupie.
Il reste quand même bien des questions. Parmi celles-ci :
La première est que certains ne semblent vraiment pas pouvoir acheter des devises facilement. Cela, malgré ce que disait le ministre au début du mois, c’est un problème que doit régler la Banque centrale ! D’ailleurs, ces jours-ci, si elle continue à intervenir adéquatement, elle accéléra la reprise de la roupie face au dollar, rattrapera les «spéculateurs» écervelés et fera mentir la thèse que la BoM doit dévaluer la roupie pour consolider ses fonds propres…
La seconde est de savoir s’il y a mot d’ordre (ou pas) pour privilégier l’accès des devises aux secteurs productifs plutôt qu’aux importateurs.
La troisième est de comprendre la logique actuelle des taux d’intérêt qui seraient apparemment plus appétissants sur le dollar que sur la roupie, ainsi que l’impact psychologique de la baisse récente de nos réserves de devises.
La quatrième est de bien appréhender les conséquences de la faiblesse relative de l’euro et de la livre sterling face au dollar. L’euro, par exemple, aura perdu à peu près le double de ce que le dollar a perdu face à la roupie, depuis début juillet !
La cinquième concerne l’économie «au noir» et parallèle des devises qui a toujours existé en concurrence du marché officiel.
Je résume : ce n’est probablement pas le meilleur moment pour spéculer sur l’appréciation du dollar face à la roupie. Mais, en l’absence de tous les chiffres, je spécule aussi peut-être… N’est-ce pas donc le temps de la transparence pour ceux qui ont accès aux chiffres et qui sont supposés tout savoir ?
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