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Oppositions: S’unir ou mourir
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Oppositions: S’unir ou mourir
La place d’Armes, lieu symbolique qui fait face au Parlement, s’est muée, l’espace d’une manifestation, en un véritable espace public (dans le sens que décrit Habermas) qui devient un ensemble de personnes privées rassemblées pour discuter des questions d’intérêt commun. Il n’y avait pas de drapeaux multicolores – uniquement le quadricolore. Mais le quadricolore n’est pas un parti politique national.
Samedi, chacun est venu avec son couplet de revendications dans un joli désordre démocratique – on était bien loin du congrès hyper synchronisé du Parti communiste chinois où Hu Jin Tao se fait gentiment expulser sous le regard impassible de Xi Jinping, afin de ne pas chambouler l’ordre établi.
Mais la question que tout le monde se pose : what’s next? Le meeting «unitaire» annoncé prochainement au no 8 pourra-t-il galvaniser davantage la foule sans l’apport de Laurette et consorts ? Les oppositions pourront-elles devenir une opposition unie et forte ?
Cette question ne peut obtenir de réponse sans analyser les liens interpersonnels des dirigeants des partis et groupuscules sur l’échiquier local.
En face du MSM, il y a le Parti travailliste, seul parti national qui a participé à la manifestation. Si Navin Ramgoolam a marqué sa présence samedi, contrairement aux leaders Xavier Duval et Paul Bérenger, il a pris soin de ne pas prendre la parole. D’ailleurs, il a dit qu’il est venu pour soutenir Simla Kistnen. Clairement, il n’a pas encore fixé son choix et sait que la réunification de tout un chacun relève de l’impossible – puisqu’il va frustrer ses poulains travaillistes. Il est conscient que le PMSD et le MMM détestent profondément Bruneau Laurette, comme ils désapprouvaient hier Jocelyn Grégoire. Un autre hic : Laurette a séparé politiquement Rama Valayden du reste des Avengers. Si Ramgoolam marche avec Laurette, il risque de perdre Duval et Bérenger (qui redeviendront des électrons libres). Idéalement, pour le leader des Rouges, ce serait le camp Laurette sans Roshi Bhadain ou l’Espoir sans Bodha.
Ce qui laissera le champ libre au MSM de maximiser le pernicieux jeu de money politics afin de diviser davantage les oppositions pour mieux régner.
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