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Epouse, copine et les deux belles-mamans sous le même toit ?

12 novembre 2022, 09:10

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Nous vivons actuellement le moment le plus exaltant de la mise en opération d’une formule d’alliance qui pourrait théoriquement faire perdre le pouvoir à Pravind Kumar Jugnauth (PKJ) en 2024. 

En effet, après la rencontre au sommet des leaders Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Xavier-Luc Duval en début de semaine, voilà qu’on jette les bases d’une alliance pour pouvoir affronter ensemble des élections municipales à venir. Si les différentes tendances se mettent d’accord sur un partage des responsabilités, des tickets et des cinq mairats, cette nouvelle alliance pourrait aussi se positionner pour une lutte commune lors des élections générales qui devraient être tenues au plus tard en novembre 2024. 

La grande question qui se pose est celleci : le Parti travailliste, le MMM et le PMSD parviendraient-ils à maintenir la cohésion dans leur modus operandi ? Qui prendraient-ils encore comme alliés ? Quel serait le rôle de Nando Bodha dans toute cette combine ? 

A commencer par Nando Bodha lui-même. Le fait qu’il n’ait pas été invite à la rencontre de River Walk prouverait déjà qu’il ne pèse pas lourd dans la balance. Et que Navin Ramgoolam soit devenu incontournable et indispensable dans la nouvelle équation. Sinon Paul Bérenger, qu’on soupçonne de jouer la carte Bodha pour éventuellement court-circuiter Navin Ramgoolam, aurait insisté sur la présence de l’homme d’Anerood Jugnauth à la rencontre au sommet. 

La présence même de Bodha dans toute nouvelle configuration agacerait les Travaillistes. On avait au départ soupçonné la démission de Bodha du MSM comme étant une opération orchestrée par le Sun Trust pour offrir à Paul Bérenger un bâton pour assommer Navin Ramgoolam. D’ailleurs contrairement à Roshi Bhadain qui a mis au jour un certain nombre de scandales au détriment du Sun Trust, Bodha, lui, a rejoint l’opposition totalement ‘nu’ de munitions, armé seulement de son label de Vaish. Son avenir dépend du bon vouloir de Paul Bérenger. Ce dernier qui a été à la base de plusieurs combines durant les dernières décennies ne manquerait pas, après une analyse coût-bénéfice, à le lâcher dans le jardin de la Compagnie et solidifier ainsi ses arrangements avec les Travaillistes. 

Pour les municipales, les arrangements entre les trois partis de l’opposition pourraient déboucher sur une formule satisfaisante de répartitions des différentes villes. Par exemple, avec les Travaillistes menant le trio à Port-Louis et prenant la totale responsabilité pour Quatre-Bornes et Vacoas- Phoenix. Le MMM et le PMSD mèneraient les opérations à Beau-Bassin/Rose-Hill et à Curepipe. 

Si la répartition des investitures et des mairats se passerait dans l’harmonie, resterait encore la gestion des villes. Presque tout le financement des municipalités est désormais assuré par le gouvernement central. On est bien, bien loin du temps où Jean Claude de l’Estrac, en tant que meneur à Beau-Bassin/Rose-Hill, pouvait entreprendre de grands projets même en faisant face à un gouvernement central hostile. On a affaire maintenant à un MSM post-Anerood encore plus agressif et efficace dans le contrôle et l’utilisation des institutions. En pratiquant une politique de strangulation des cinq municipalités contrôlées par l’opposition, le MSM pourrait rendre les nouvelles équipes totalement inefficaces dans l’opération des différents services dont la collecte des ordures, l’éclairage public et la maintenance des rues. Un énorme défi attendrait les nouveaux élus. 

Si les trois partis parviennent vraiment à s’entendre pour les municipales, ils auront réalisé l’exploit de quelqu’un qui héberge sous le même toit son épouse, sa copine et ses deux belles-mamans. Sinon, ce serait la pagaille totale et on pourrait parier sur l’option PKJ toujours PM en 2034 après des victoires en 2024 et 2029.