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Repérages culturels
Le centre d’enfouissement de Mare Chicose a pris feu. On peut supposer qu’il ne s’agit pas d’un feu criminel, mais plus probablement de la combustion spontanée des matières organiques qui s’y trouvent ? Le phénomène est bien connu. Avec un taux d’humidité de plus de 20 %, la dégradation des matières organiques, sous l’influence de bactéries et de moisissures thermopiles, provoque des montées de chaleur de jusqu’à 70 °C. Au-delà, l’activité biologique est remplacée par des réactions chimiques qui, à plus de 90 °C, mènent à la carbonisation des matières organiques et à la formation de gaz facilement oxydables. La température des gaz peut alors monter rapidement jusqu’à 280 degrés où l’inflammation spontanée est possible, surtout avec un coup de vent qui alimente en oxygène…
L’exploitant, Sotravic, doit sûrement savoir tout ça, et bien plus, puisqu’il exploite le méthane généré par la matière organique qui se décompose, grâce à trois générateurs de 1,1 MW chacun. S’il suffit de remuer les déchets, par tractopelle, pour empêcher le développement de ce cycle dangereux menant à la combustion spontanée, qu’est-ce qui s’est passé dans ce cas ? Ce serait intéressant de le savoir…
Par contre, il ne faudrait absolument PAS favoriser une «économie du déchet… pour la région et… certains pays du continent africain», comme préconisé par le parlementaire Fabrice David. Une telle idée est totalement incompatible avec notre image touristique ou avec celle d’une destination immobilière ou d’investissements haut de gamme. De toute manière, si l’on n’a pas pu trouver un autre site d’enfouissement pour prendre le relais de celui de Mare-Chicose pour les 1 600 tonnes de déchets produits par les Mauriciens, où va-t-on trouver un site pour gérer aussi les déchets de nos voisins des Mascareignes et de l’Afrique ?
Vous imaginez le scénario ? Des milliers de bateaux par an, déversant leur merde et leur poison les plus dangereux et problématiques (qui donc parmi nos ministères va faire le quality control, comme il faut?) dans des camions qui vont, encore plus, encombrer nos routes dans leur parcours vers divers sites de triage et de de recyclage ? Et que ferons-nous de ce qui ne peut être recyclé pour être revendu à l’exportation ? Va-t-on s’en débarrasser, façon Wakashio ? Quel impact éventuel envisager des lixiviats pour nos nappes phréatiques ? Trouverons-nous des travailleurs locaux disposés à entreprendre ce genre de travail ou devrons-nous… en importer aussi ?
Il y a une raison pour laquelle la Chine a décidé de ne plus être la poubelle du reste du monde depuis 2018 ! Si l’on peut espérer effectivement trouver de petites quantités d’or dans les détritus, notamment de nature électronique, et quelques belles brasses de profit pour des entrepreneurs éventuels; les risques de foirade pour le pays sont énormes, à moins, sur cette question, de se faire coloniser par la Suède : 52 % de leurs déchets sont convertis en énergie et 47 % sont recyclés, laissant seulement 1 % pour l’enfouissement !
Je crains, malheureusement à regarder mon pays et son évolution que, culturellement, nous n’ayons pas beaucoup de chance de trouver des élans scandinaves chez nous !
Je ne sais pas qui en est responsable, mais c’est suffisamment remarquable pour être relevé !
À l’avenue Hill Crest, à Sodnac, quelqu’un a décidé de planter et d’embellir, les bas-côtés de l’avenue ainsi que le remblai du milieu. Les plantes ayant été mises en terre, elles ne sont pas, contrairement à la pratique coutumière, abandonnées à la sècheresse et on peut donc régulièrement voir un ‘camionciterne’ et deux jardiniers qui abreuvent les jeunes pousses avec patience. Chapeau à qui de droit même si ça vide nos réservoirs ! Mais pour continuer à nous surprendre, espérons que les plantes qui crèveront ou qui seront volées, se feront promptement remplacer ? Et que les pavés en béton présentement déposés sur le remblai du milieu ne soient pas… oubliés ?
La mort fait bien partie de la vie ! Mais peu, vraiment bien peu de personnes souhaitent maintenant mourir «avant l’heure», comme, supposément, les Vikings d’antan. C’est pourquoi dans les civilisations dites modernes on valorise autant la vie et que l’on essaie de la protéger, parfois même jusqu’au point de paraître déraisonnable. C’est ainsi que l’on intervient médicalement jusqu’à la limite du possible, dans l’espoir de prolonger la vie même si l’on finit parfois avec ce que certains décrivent comme des «légumes humains» et que l’on discute alors… du droit à la mort.
C’est bien pourquoi les mortalités que l’on accélère, par contre, artificiellement sont inacceptables…
En tête d’affiche dans cette actualité se trouve cette guerre en Ukraine que l’on banalise malheureusement de plus en plus, puisque c’est une guerre qui traîne et qui a donc de moins en moins de chance de faire la «Une». Cependant, le choix délibéré des Russes, depuis leurs revers militaires récents, de systématiquement détruire les infrastructures civiles, y compris maintenant les centrales électriques, les réservoirs d’eau, et même des écoles et des hôpitaux, relève clairement de l’odieux et de l’inacceptable ! Dès le 11 octobre, le bureau des Nations unies pour les Droits Humains confirmait que ces actions violaient «probablement» (Ah, ces bureaucrates !) les lois internationales de conduite lors d’hostilités. La Russie, assise au Conseil de sécurité avec un droit de veto, s’en balance évidemment. Pendant ce temps, des civils meurent, certains ayant d’ailleurs été sommairement torturés et liquidés à Bucha, à Kharkiv, à Sumy et ailleurs… Et d’autres aussi vont maintenant mourir de froid ou de maladies des suites de la destruction systématique des infrastructures qui leur permettaient de vivre. Crimes de guerre ? Crimes contre l’humanité ? Pour sûr ! Mais tant que l’on a du gaz et du pétrole et de bons amis pour les acheter, pourquoi s’en faire… D’autant que l’Ukraine ne semble pas avoir le droit de rendre, proportionnellement, la pareille à la population russe dont s’occupe Poutine ! (*)
Vendredi, c’était la Journée internationale contre les violences faites aux femmes. L’insulte sexiste, le harcèlement, la violence physique, le sexe «quid pro quo» (NdlR, terme latin signifiant ‘quelque chose pour quelque chose’), le viol sont d’évidence inacceptables, mais on tue aussi, vous savez ! Selon les Nations unies, 47 000 femmes ou filles ont été tuées en 2010. Wikipédia, sur des chiffres plus récents, indique 66 000 féminicides par an, c.-à.-d. des homicides où la femme est tuée… parce qu’elle est femme ! C’est inacceptable ! Et pourtant c’est dans notre bilan «humain»…
Tout comme les ‘honor killings’, la folie des fusillades de masse aux États-Unis (**), grâce à une politique ultra libérale d’accès aux armes – y compris aux armes de guerre, les massacres d’indigènes dans les forêts d’Amazonie, la répression violente de l’Iran face à son peuple qui ne décolère pas, les 60 000 tués du Nigeria du nord par Boko Haram et assimilés ces 10 dernières années, les guerres civiles au Myanmar, en Éthiopie, au Yémen, en Afghanistan… Ce qui en fait vraiment trop, avant même de mentionner la Palestine, le M23 au Congo, Al Shabaab en Somalie, les gangs meurtriers du Mexique…
L’espèce humaine, Sapiens, n’a vraiment pas de quoi pavoiser !
Beaucoup de polémiques sur le Qatar, mais j’ai toujours pensé qu’un immigrant ou un visiteur n’a pas le droit d’imposer sa morale, sa culture et ses convictions au pays où il souhaite désormais résider ou qu’il visite, si ce pays les décrète irrecevables. Quand on va au Qatar on respecte ses lois que l’on soit d’accord avec ou pas. Si on est en désaccord profond, on n’y va pas. Quand on sait, dès le départ, que le droit de critiquer n’est pas librement consenti au Qatar, il vaut mieux rester chez soi. De même ne peut-on pas porter un burkha (quelle que puisse être son degré de conviction tribale ou personnelle) ou fumer un joint (Rasta ou pas) ou manger de la chair humaine (même si on peut démontrer être un cannibale de souche authentique) dans un pays qui ne l’approuverait pas !
Le problème du Qatar a été de changer d’idée sur le tard. Comme pour la bière. Cela équivaut à vendre sous de fausses représentations. Peut-être même est-ce de l’escroquerie ?
(*) https://www.atlanticcouncil.org/ blogs/ukrainealert/ukraine-mustbe-allowed-to-strike-back-againsttargets-inside-russia/ (**) https://www.gunviolencearchive. org/reports/mass-shooting?page=1
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