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Rashid Amine: the right man in the right place
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Rashid Amine: the right man in the right place
Un événement des plus positifs pour marquer cette fin d’année 2022 aura, sans conteste, été la nomination de Rashid Amine aux fonctions de Directeur des poursuites publiques (DPP).
Le bureau du DPP constitue un élément majeur dans le maintien de l’État de droit à Maurice et de l’indépendance du système judiciaire par rapport au pouvoir politique.
L’indépendance du poste de DPP est garantie par la Constitution. D’ailleurs le DPP sortant, Satyajit Boolell, n’avait pas manqué de prouver qu’il n’était pas assujetti au pouvoir. On avait évidemment mis sur le compte de ses liens familiaux certaines de ses prises de position. Mais dans les faits, on sait que le DPP avait contesté l’acquittement de Navin Ramgoolam dans l’affaire des coffres-forts. Seul un esprit malade dirait qu’il avait pris une telle initiative afin de favoriser son frère Arvin dans le cadre d’une guerre de succession à la tête du Parti travailliste. Au fait, le DPP Boolell était guidé par un sens aigu de professionnalisme et de responsabilité découlant des fonctions qu’il occupait.
Dans le cadre de la succession de Satyajit Boolell, un fait incontestable se dégageait à l’effet que sur la base des qualifications et des compétences, le numéro 2, Rashid Amine, s’imposait comme le futur DPP. Bien sûr, en évoquant le track record du Mouvement socialiste militant (MSM) en matière de nomination de chatwas serviles à la tête des institutions, on voyait difficile la nomination de Rashid Amine.
C’est pourquoi les anti-MSM ont vu se dérouler différents scénarios, dont le ‘transfert’ de Navin Beekharry de l’ICAC vers le bureau du DPP. On a aussi spéculé sur certains autres probables, dont un protégé, qui serait déjà parti chez le tailleur pour se faire confectionner de nouveaux costumes en vue de son installation au poste de DPP.
Il n’en a rien été car la nomination d’un DPP est faite non pas par des ministres mais par une institution, qui s’avère, elle aussi, indépendante du pouvoir politique. Il s’agit de la Judicial and Legal Service Commission (JLSC), présidée par la cheffe juge, Rehana Mungly-Gulbul, et dont les autres membres sont la Senior Puisne Judge Nirmala Devat, le chairman de la Public Service Commission et un autre nommé par le président de la République sur l’avis de la cheffe juge.
Dans ce cas de figure, même si le président de la PSC échappe difficilement au labelling de chatwa, même en version ‘raffinée’, on peut facilement comprendre comment cette instance a pris position en faveur du candidat méritant (voir le parcours du nouveau DPP sur https://lexpress.mu/article/415423/bureau-dpp-m-rashid-ahmine-portrait-dun-prosecutor-year).
Compte tenu des nombreuses gaffes commises par le gouvernement, ces dernières années, dans la gestion de son image, la nomination d’un non-méritant à la place de Rashid Amine aurait alimenté de nombreuses controverses politiques, tant sur le plan local qu’international. Aussi, une nomination faite en dehors des paramètres établis et acceptée, aurait pris la forme d’une bruyante ‘queue-de-fer-blanc’ que la cheffe-juge aurait eu à traîner jusqu’en 2026.
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