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2023 : une «bonne alliance» sinon l’option PKJ PM jusqu’en 2034

31 décembre 2022, 10:02

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L’année 2023 serait déterminante sur le cours des événements débouchant sur des élections générales prévues en principe au plus tard novembre 2024. Toutefois, sans modifier la Constitution, Pravind Kumar Jugnauth (PKJ) pourrait faire durer son mandat jusqu’en mai 2025. Il pourrait procéder à la dissolution du Parlement en novembre 2024 et, en respectant les délais légaux prescrits, tenir des élections dans les six mois suivants.

L’option 2025 serait toutefois fort risquée car tout gouvernement qui cherche à se maintenir si désespérément au pouvoir est condamné dans l’opinion publique et les élections générales subséquentes pourraient lui être fatales. C’est ce qui arriva à sir Seewoosagur Ramgoolam qui, après les élections de décembre 1976, ne tint des élections qu’en juin 1982, soit six mois après la dissolution du Parlement.

La possibilité que PKJ décide de se maintenir au pouvoir jusqu’en mai 2025, c’est-à-dire pour presque deux ans et demi encore, devrait être néanmoins prise en compte par ceux qui vivent déjà dans un mood de grande excitation et croient qu’en 2023, ce serait fini pour le règne de PKJ. On avance que le procès de Suren Dayal devant le Conseil privé à Londres pourrait entraîner d’énormes conséquences en cas de succès. Ce serait la fin pour le présent gouvernement à moins qu’un successeur ne soit vite désigné pour sauver le château orange car la majorité parlementaire du MSM et de ses alliés-croupions ne serait pas pour autant compromise.

Si le sort de PKJ n’est pas décidé au Conseil privé du roi Charles III, l’homme ferait toujours face au danger d’une alliance politique et électorale montée dans le but de lui faire perdre le pouvoir. Comme l’a si bien expliqué Paul Bérenger, ce devrait être une «bonne alliance».

Au fait, si cette alliance n’est pas crédible et ne rassure pas la majorité de la population, ce serait la fête au bâtiment du Sun Trust. Les deux exemples de «mauvaise alliance» ont été démontrés aux élections générales de 2014 tout comme à celles de 2005. En 2014, on avait présenté Paul Bérenger comme un vrai Premier ministre avec un mandat de cinq ans et Navin Ramgoolam comme un hypothétique Président «fort». Une formule trop forte pour la majorité des électeurs qui optèrent pour Anerood Jugnauth, le sortant de la poubelle de l’Histoire. De même en 2005, la formule «trois ans, Paul ; deux ans, Pravind» ne passa pas car elle était suspecte aux yeux d’une majorité d’électeurs.

Dans le contexte de 2023, le cheval d’une «bonne alliance» entre le Parti travailliste, le MMM et le PMSD semble déjà bien installé dans les starting blocks. Certes, il existe des prétendants et des groupuscules. Mais hélas, des chaussures-plateforme du temps de Michel Polnareff ne fabriquent pas des géants. De ce fait, on s’accorderait à reconnaître que le seul homme politique capable de battre PKJ ne serait autre que Navin Ramgoolam.

Quel serait le parcours de ce cheval de l’opposition avec Navin Ramgoolam comme jockey et quelles sont les embûches qu’il pourrait affronter ? Nul besoin d’avoir été à l’école de Jean Michel Lee Shim pour savoir que les barres de fer et objets pointus enterrés sous la piste pourraient causer des dégâts. Par exemple, comment surmonter l’obstacle du mandat du futur Premier ministre et de sa durée, partage ou pas ? Ou celui du nombre de tickets aux uns et aux autres ou encore de la constitution du front bench, de l’attribution des ministères, des grands postes, dont celui de président de la République, des futurs ambassadeurs.

Le plus important piège sur l’itinéraire du cheval de la «bonne alliance» serait l’attribution des tickets. Moins de 35 investitures pour Navin Ramgoolam comme meneur du jeu, ce serait victoire assurée pour PKJ en 2024, et en 2029 aussi. Car il serait difficile pour les grands battus de 2024, encore moins les groupuscules, de challenge PKJ en 2029. Puisqu’avec Navin Ramgoolam comme un Premier ministre fragile, vulnérable au chantage de ses alliés et facilement renversable, ce serait l’aubaine pour PKJ bien positionné de ce fait pour être toujours PM en 2034.