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Ces nouveaux ‘professionnels’ à l’écran de la MRA
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Ces nouveaux ‘professionnels’ à l’écran de la MRA
Ces derniers jours, l’express a consacré une série d’articles sur une nouvelle classe de ‘professionnels’ non-universitaires, fonctionnant à plein régime dans la société mauricienne et dont les signes ostentatoires d’enrichissement dépassent l’imagination.
Speed-boats, villas-forteresses, bolides et chars d’assaut sur quatre roues et à moteur hyperpuissant : les symboles d’enrichissement n’échappent pas à l’attention des salariés, ouvriers et chômeurs. Après tout, l’insularité de notre société favorise les manifestations clinquantes et bruyantes de la richesse. Il est vrai que certains parviennent à cacher des richesses dans des comptes en banque, surtout à l’étranger.
Les salariés et les professionnels se sentiraient lésés par la démonstration débridée des signes d’opulence sur la place publique de la part de personnes qu’ils soupçonnent de ne pas contribuer suffisamment au trésor public. Car on sait avec quel acharnement la Mauritius Revenue Authority (MRA) s’occupe des dossiers des médecins, avocats, donneurs-vedettes de leçons privées et autres professionnels du privé. D’après la légende, le service fiscal a fini par épingler un gynécologue, qui ne dévoilait pas la totalité de ses revenus relevant de sa pratique privée. La MRA a alors enquêté sur ses achats de gants jetables. A partir de là, le fisc est parvenu à avoir une idée du nombre de femmes qui venaient le consulter.
Ces professionnels formés à la suite de maints sacrifices dans des universités à l’étranger et qui s’acquittent de leurs impôts chaque année ne devraient pas avoir l’impression que d’autres jouissent d’un traitement privilégié. Mais contrairement à eux, ces nouveaux ‘professionnels’ s’arrangent pour ne pas laisser de traces officielles dans leurs activités particulières. Ils utiliseraient des prête-noms ou autres astuces pour cacher leurs acquisitions et leurs richesses.
Des prête-noms ? D’après une autre légende, qui a perduré à Maurice, la MRA enquêterait sur le dossier fiscal de chaque acquéreur privé de véhicule à partir d’une certaine cylindrée. Toutefois, cette vigilance particulière ne s’appliquerait pas à des compagnies privées et à d’autres entités enregistrées officiellement. Pourrait-on comprendre, à partir de ce principe, que nos nouveaux ‘professionnels’ mettraient tout sur le compte de compagnies privées, engagées dans l’élevage et la restauration ?
Si un prête-nom, quelqu’un de tout à fait ‘touni’, fait l’acquisition d’un bolide allemand de six cylindres, cela ne parait-il pas aussitôt sur l’écran des autorités ? Un élevage de deux taureaux, trois vaches, 12 moutons, dix poules et six cochons nécessite-t-il l’utilisation d’une vedette ultrarapide, capable de faire un aller-retour sur la Réunion en quelques heures ? On part donc ponctionner l’herbe des Bourbonnais pour nourrir des animaux tout à fait mauriciens ?
L’histoire retiendra que le plus grand gangster de tous les temps aux Etats-Unis, le notoire Alphonse Gabriel Capone, plus connu comme Al Capone, a sévi avec impunité pendant de nombreuses années en défiant toutes les autorités. C’est finalement le service du fisc, enquêtant sur l’évasion des taxes sur l’alcool, qui a fini par avoir la peau d’Al Capone. Il s’était toujours arrangé pour que son nom ne figure nulle part sur des documents officiels. Mais il a commis une seule erreur en laissant son nom sur le document d’un commerce, qui vendait illégalement de l’alcool. C’est là que tout son monde s’est écroulé.
L’Amérique avait son Eliot Ness pour abattre Al Capone. Maurice n’est aucunement comparable aux Etats-Unis avec ses Al Capone et Eliot Ness. Heureusement que notre société n’est pas tombée dans l’anarchie et la criminalité sanglante comme aux USA.
Pas d’Eliot Ness mais quand même, toutes proportions gardées, nous avons la chance d’avoir, à Maurice, un professionnel éminemment compétent dans la gestion du service fiscal. Il s’agit de Sudhamo Lal, né au Pakistan et maintenant un Mauricien à 1000 %. La nation lui est bien reconnaissante d’avoir tiré le service fiscal mauricien de l’ère des bateaux à voile de Surcouf et l’avoir placé dans le monde moderne.
Gageons que sous le leadership foudroyant et combien efficace de la plus belle acquisition faite par Maurice en terre étrangère, on verra plus d’un ‘boss’ rire jaune, bien que les dents soient blanches car en platine. Question de se plier à la dernière mode dans ce secteur où paysa is no problem.
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