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Des défis, il y en aura !

29 janvier 2023, 08:00

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Le premier paragraphe d’une Op-Ed d’un représentant californien au Congrès, M. Ted Lieu, dans le New York Times du 23 janvier débute texto, comme suit: “Imagine a world where autonomous weapons roam the streets, decisions about your life are made by AI systems that perpetuate societal biases and hackers use AI to launch devastating cyberattacks. This dystopian future may sound like science fiction, but the truth is that without proper regulations for the development and deployment of AI, it could become a reality. The rapid advancements in AI technology have made it clear that the time to act is now to ensure that AI is used in ways that are safe, ethical, and beneficial for society. Failure to do so could lead to a future where the risks of AI far outweigh its benefits.”

M. Lieu, un des seuls trois représentants au Congrès à posséder une licence en sciences informatiques – il fait même du coding – et si clairement fasciné par les possibilités positives de l’AI, est aussi bien placé pour en avoir peur. D’autant que le paragraphe cité plus haut n’est PAS écrit par lui, mais, explique-t-il, produit par Chat GPT à qui il a simplement demandé :“Write an attention grabbing first paragraph of an Op-Ed on why artificial intelligence (AI) should be regulated.’’ Il n’a même pas eu à écrire «Please» pour obtenir une réponse…

Vous pouvez peut-être, à partir de là, mieux imaginer ce qu’un tel outil peut faire ! Je ne sais pas ce que Chat GPT avait «en tête» quand il a répondu à M. Lieu, ni si la première partie de sa réponse implique que l’AI ait pu effectivement contrôler des armes «autonomes» dans les rues, mais une machine qui peut correctement utiliser le mot «dystopian» me fait peur aussi…

 

Désormais quand vous lirez, écouterez ou verrez quelque item sur le Net, est-ce que ce sera le travail de quelqu’un ou de l’intelligence artificielle (IA) codifiée, instruite et formatée par… qui, en fait ? Que vous ne pourrez ni contredire, ni contre-interroger, ni encore poursuivre pour dommages et intérêts? La crédibilité des sources pourrait désormais devenir vitale ! Et tous les emplois à col blanc sont désormais à risque…

St.-Brandon est facile à comprendre… s’il y a de la bonne foi. Raphael Fishing possède cinq groupes d’îles. Comme de nombreux Mauriciens possèdent des terres allant de 10 perches à des centaines d’arpents. Le droit à la propriété n’occulte pas les droits de l’État. L’État se doit, par contre, de respecter le droit à la propriété. Par respect pour la Constitution!

Dans cette nation gouvernée pour surtout engendrer des poules mouillées et des raseurs de mur, Madame la ministre de l’Éducation mérite nos félicitations d’avoir ouvert les écoles jeudi, même si c’était le jour récent le plus pluvieux, et de les avoir fermées vendredi, jour de déluge ! Par contre, elle mérite le ridicule, avec rubans multiples, pour les jours fermés, où la pluie était plus douce et la terre moins saturée. A-t-elle enfin compris que son ministère s’occupe d’éducation plutôt que de pluies, fussent-elles diluviennes!

Nous avons un record du monde ! Il n’est malheureusement pas celui de la meilleure alimentation en eau domestique, c-à-d, un service 24/7, sans coupures, sans fuites sur le réseau et sans pollution des nappes phréatiques. Ni celui du plus fort taux d’énergies renouvelables au monde (l’Écosse est à 97 % ; Costa Rica, la Norvège et l’Uruguay sont à 98 % ; et l’Islande à 100 %). Ni encore celui du pays le plus démocratique, ou le plus efficient, ou le plus propre, ou le moins raciste, ou le plus méritocratique…

Non, nous, nous avons le record du monde pour le plus grand pavillon humain d’un drapeau national… éphémère! Il suffisait pour cela d’aligner 6 145 élevés en rangs serrés assez longtemps pour que l’on puisse prendre la photo et satisfaire le représentant du Guinness Book of Records. Le jeu en valait-il la chandelle ? Sûrement pas! C’est tout simplement de l’enfantillage érigé en triomphe national. Merci du peu!

Il me semble aussi, au-delà du pathos, que c’est un record plutôt vulnérable. En effet, tout pays ayant plus d’habitants que le nôtre ou un stade plus grand qu’Anjalay ou un drapeau plus simple ou… une cuisine plus ragoûtante aura toutes les chances de nous effacer des annales de cette meilleure «performance» mondiale.

Ce sera, en fait, notre deuxième record mondial ; le premier, datant de 2018, consistait à réaliser la plus grande opération d’œufs brouillés jamais conçue. Trente-cinq mille œufs furent alors «brouillés» dans un poêlon gigantesque, construit pour l’occasion par la compagnie Inicia pour fêter ses 40 ans et les 8 000 portions qui en sont sorties ont, avec l’aide de Caritas, constitué 8 000 repas dûment distribués à des œuvres caritatives.

Et si l’on s’essayait, pour varier, à un record mondial plus sensé et plus flatteur, méritant, peut-être bien cette fois-là vraiment, la reconnaissance d’un Premier ministre ?

M. Kishore Ramkhalawon, président du village de La Laura, est un vrai héros mauricien! Il a une conscience et il réagit face aux magouilles de son conseil de district – celui de Moka – qui engraisse des contracteurs privilégiés, notamment de la construction et le nettoyage de drains. Pour rappel, le plus gros item du budget de 2021-22 était Rs 11,7 milliards pour les drains. On y a rajouté Rs 3,8 milliards pour l’année courante. M. Ramkhalawon est un héros parce qu’il a le courage de ses convictions; qu’il nage à contrecourant; qu’il n’a aucun intérêt personnel en la circonstance ; et qu’il souhaite mieux pour son pays et son parti, le MSM. Sera-t-il entendu ou va-t-on le faire taire ? Le PM décidera.

Il semblerait, plus de huit ans après la promesse électorale de 2014 pour une fourniture d’eau 24/7, que ce plan du gouvernement n’est plus aussi prioritaire et qu’il consiste désormais à (A) gérer des coupures d’alimentation – notamment pour économiser sur les fuites; (B) invoquer et attendre la pluie ; (C) s’assurer que les fuites sur le réseau n’augmentent pas trop vite; et (D) met ene komité dibout pour étudier la possibilité de la désalination pour la côte. Le plan A est en place depuis décembre. Le plan B aura porté ses fruits cette semaine, protégés annuels des dieux que nous sommes, jusqu’ici !

La construction de nouveaux réservoirs semble au point mort et l’on préfère pomper les nappes souterraines à travers 604 points de forage. C’est plus facile, en effet. Sûrement moins coûteux. Mais est-ce vraiment lucide de pomper ainsi ces réserves ultimes et laisser autant d’eau qui tombe sur l’île ne pas être capté dans les réservoirs ?

S’il tombe en moyenne 2 000 mm de pluie par m2 annuellement, ce sont, si mes calculs sont exacts, 3,7 milliards de m3 d’eau qui nous tombent dessus. La CWA ayant augmenté ses capacités de traiter l’eau par 33 % depuis 2015, traite donc 324 millions de m3 par an, soit seuls 8,8 % de la pluviosité annuelle. Il y a donc de la marge, M. Lesjongard, même si la quantité de pluie baisse dans le sillage du changement climatique !

Contracter l’expertise étrangère pour réduire les fuites et le non-revenue water semble être hors de question. Augmenter le prix de l’eau à un niveau plus réaliste pour permettre l’investissement ne paraît pas avoir bien plus de chance. On a parlé de panneaux solaires flottants sur les réservoirs pour réduire l’évaporation et générer de l’énergie renouvelable simultanément et puis… plus rien ! Est-ce que l’on désenvase régulièrement nos réservoirs pour maintenir leurs capacités nominales ? Est-ce que la rentabilité financière de la CWA ne sera jamais plus à l’agenda à l’avenir et donc aussi régulièrement financé par des grants du Consolidated Fund (*) ? Attention aux idées que cela peut engendrer chez d’autres services gouvernementaux; et donc à l’aggravation des dérapages fiscaux!

Le psychodrame annuel de l’eau ne va pas s’arrêter de sitôt!

D’autant plus que nous souhaiterions être «plus iindépendants» sur le plan alimentaire, ce qui demandera évidemment beaucoup d’eau ! Rappelons, en effet, que, selon les derniers chiffres disponibles pour 2018 (**), l’agriculture utilise 90 % de l’eau consommée (305 millions de m3) et que l’industrie manufacturière et les foyers domestiques ne consomment eux, chacun, que 5,4 % du total (12 millions de m3 x 2) (***).

(*) Dans le dernier rapport annuel du ministère des Infrastructures publiques, publié en 2019, le ministre Collendavelloo indiquait que la CWA avait reçu Rs 6 milliards de grants du gouvernement central entre 2015 et 2019. (**)https://statsmauritius.govmu.org/ Documents/Statistics/By_Subject/Energy_ Water/Water_Yr18.pdf (***) Para 3.3, Water Account, Mauritius 2018. Published September 2020.