“Both fascism and communism were responses to globalization: to the real and perceived inequalities it created, and the apparent helplessness of the democracies in addressing them”, Timothy Snyder, 20 Lessons from the 20th Century.

Ce sont les institutions qui nous protègent de la tyrannie. À cet égard, elles ont besoin de notre soutien afin qu’elles puissent fonctionner librement, en toute indépendance, sans l’ingérence politicienne. On ne peut pas parler de «nos» institutions si on ne lève pas le petit doigt pour elles ; les critiquer uniquement ne changera pas grand-chose. Nos institutions comme la police ou l’ICAC, la presse plurielle ou les cours de justice, le bureau de l’Audit ou la MBC, ont besoin d’être soutenues afin de pouvoir accomplir leur mission de service public. S’il y a vacuum, la politique politicienne s’y infiltrera pour détourner l’institution et pervertir sa raison d’être.

Les institutions tombent l’une après l’autre quand les citoyens démissionnent devant la mainmise politique ou face à l’absolutisme d’un gouvernement comme le MSM

Au siècle dernier, les juifs allemands ont laissé faire le régime nazi d’Hitler après sa victoire électorale. Le 2 février 1933, un éditorial d’un prestigieux journal allemand de sensibilité juive pensait que les détracteurs d’Hitler noircissaient le tableau et que ce dernier comme chef d’Etat allait protéger tous les Allemands, y compris les juifs. “We do not subscribe to the view that Mr Hitler and his friends, now finally in possession of the power they have so long desired, will implement the proposals circulating in Nazi newspapers; they will not suddenly deprive German Jews of their constitutional rights, nor enclose them in ghettos, nor subject them to the jealous and murderous impulses of the mob. They cannot do this because a number of crucial factors hold powers in check (…)”

Mais l’histoire viendra donner tort à l’éditorialiste. Il n’avait pu imaginer que des chambres à gaz allaient remplacer les ghettos, qu’Hitler allait détruire ces mêmes institutions qui l’avaient propulsé au sommet de l’État. En fait, les institutions ne sont pas toujours détruites du jour au lendemain, comme on l’avait fait avec l’Economic Crime Office qui avait osé enquêter sur un ministre. L’indépendance des institutions est rognée petit à petit, de l’intérieur, avec des apparatchiks qui détournent les institutions et leurs employés afin d’aider le parti et celui qui en est à la tête. On a vu, au Privy Council, comment l’ICAC de Beekarry avait fait un indécent U-Turn dans l’affaire MedPoint pour protéger le Premier ministre… Aujourd’hui quand l’ICAC s’occupe de Franklin, il y a des raisons de craindre.