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Douleur collective

18 février 2023, 08:50

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La mort tragique de deux compatriotes, Rohun Doorjean et Parmeshwal Dhookeeya, sur la route de Grand-Bassin, nous afflige, à un moment où plus d’un se recueillent. 

Au-delà des aspects sécuritaires et organisationnels, il y a une dimension plus spirituelle, voire personnelle, qui interpelle ici. Est-ce le Dieu vénéré qui tolère une telle tragédie ou sont-ce les hommes euxmêmes qui doivent payer le prix fort pour leur inconscience ou insouciance ? Au-delà des messages de sympathie qui ont convergé vers le village d’Albion, il nous faut accepter que la vie est mouvance. Entre la naissance et la mort d’un être, il y a des phases multiples, exposées aux circonstances et gouvernées par la volonté. Si on accepte cette idée de mouvance, à n’importe quel point de cette courbe qu’est la vie, on a derrière soi un passé et devant soi un avenir. Hier certains organisaient des compétitions de kanwars, mais après la tragédie de Mare-Longue, les kanwars de demain ne seront plus pareils. Ils devraient être réglementés par les autorités. À retenir l’exemple de ceux du village d’Ecroignard, où les petits kanwars que l’on porte sur les épaules sont privilégiés. (voir reportage sur lexpress.mu

Toute quête philosophique vers un lieu sacré demeure avant tout une entreprise personnelle. La marche vers le Ganga Talao comme celle vers le tombeau de Jacques Désiré Laval devrait surtout être la démonstration de la foi en quelque chose qui transcende, et qui repose avant tout sur le respect de l’autre et l’entr’aide. 

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Convergences. Le Premier ministre a annulé son voyage en Ethiopie pour témoigner sa sympathie aux proches des victimes. Le leader de l’opposition et l’ancien Premier ministre ont choisi d’assister aux funérailles hier, comme de nombreux autres politiciens et citoyens. C’est le symbole que le pays peut se rassembler pour panser ses plaies dans les moments difficiles. L’heure n’était pas aux règlements de comptes habituels. Tant mieux. D’ailleurs certains provocateurs sur la Toile ont vite été ramenés à la raison par des Mauriciens de toutes croyances et cultures. L’accident de Mare-Longue étant avant tout une douleur, avant d’être une faute, collective... À méditer.