Il a brossé son idéal, décrit son île Maurice utopique et rédigé sa vision. Alors que lui argue que cette vision est inédite, et résulte du fruit de son «pèlerinage», d’autres partis peuvent arguer que de nombreux thèmes et idées avancés par Sherry Singh hier sont déjà exploités par d’autres partis, traditionnels et non traditionnels. Qu’importe car ce n’est pas sur ce terrain qu’il était attendu. 

Le Sniffing Gate – aussi gravissime que cela puisse être – n’ayant pas provoqué le tsunami qu’il avait prophétisé, le poids sur les épaules de Sherry Singh était qu’il accouche d’une idée révolutionnaire, une stratégie aussi puissante qu’astucieuse pour contrer Pravind Jugnauth et les partis traditionnels. Après tout, il est reconnu, même par ceux qui le détestent au MSM, comme étant un des fins stratèges ayant conduit le Premier ministre au poste suprême. On l’attendait d’attaque. «Mo zoué bitér kan mo zoué football mwa, mo mét goal», s’amuse-t-il à dire à son entourage. 

Or, Sherry Singh était en mode défense hier. Il a lancé une plateforme «socio-politique» et, de son propre aveu, «si bann patriot pa vini, bé nou pou ress fer sosial» ! En kréol, c’est la définition de «touk touké». Au football, Sherry Singh a «park the bus». Pire, Sherry Singh a-t-il complètement déraillé sur la com, qui est son plus grand point fort ? Son écran géant, ses clips vidéo, sa posture à la Steve Jobs Lite (c’est ce qu’a écrit un internaute hier durant le live) ne surprennent plus. Sherry Singh nous y a habitué. 

Le drame c’est qu’il existe déjà une page One Moris sur Facebook. Même couleur, même graphie, avec la ligne invisible qui coupe le «ONE» à l’horizontale. Ce One Moris existant semble être une organisation sociale avec déjà une série d’événements organisés, où l’on voit Navin Unoop distribuant de la nourriture ou même Tania Diolle assistant à un des événements. Cette erreur, si c’en est une – nous avons demandé une explication à Sherry Singh –, est pardonnable à n’importe qui. Mais pas à Sherry Singh. Pas lui ! Pas le Monsieur tech ! 

Sherry Singh a donc pris un lent départ hier. À lui de cravacher à présent pour nous prouver que son entourage ne ment pas quand il dit que «Sherry Singh» déteste perdre, et ne perd jamais. Pour l’heure, the odds are against him… et Pravind Jugnauth doit bien esquisser un sourire.