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Renouvellement, rupture et innovation… sauf pour le leader !
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Renouvellement, rupture et innovation… sauf pour le leader !
D'un côté, le discours politique, de l’autre, la pratique politique ! Entre les deux attitudes, des leaders qui se ressemblent, engoncés dans leur ego et dirigeant des équipes avec une main autocrate ! À ce chapitre, aucun parti n’a le monopole, tant il n’y a pas de différence entre gouvernement et opposition !
Ce dimanche 26 février, le PTr a convié ses partisans à un congrès en marge des 87 ans du parti. Dans un autre contexte, la thématique – Renouvellement, rupture et innovation – aurait suscité un engouement certain, le choix paraissant en phase avec une société progressive ! Sauf qu’à Maurice, la politique locale traditionnelle a démontré son incapacité à se repenser en profondeur.
Quand les Rouges annoncent le renouvellement, tous les regards sont dirigés vers son leader qui, lui, reste solidement accroché à son siège telle une moule à son rocher ! Ici, le renouveau ne concerne qu’une poignée de jeunes recrues qui ont rejoint le parti et dont certains prendront la parole ce matin.
Un exercice qui a plutôt l’air d'un emballage cosmétique, la vieille garde ramgoolamiste étant la même autour de son leader dont la place demeure incontestable !
Malgré deux défaites successives et alors même qu’il a une épée de Damoclès sur la tête avec une possibilité de refaire face à la justice dans l’affaire des coffres-forts, le chef du PTr, au lieu de donner l’exemple en pratiquant la démocratie à l’intérieur de son parti, au lieu de remettre son poste en question, croît être l'unique candidat rouge à pouvoir se présenter au poste de Premier ministre.
Ramgoolam continue à penser qu’il est le seul à devoir se mesurer à Jugnauth et que le rôle de diriger l’alliance de l’opposition ne peut que lui revenir, selon sa propre analyse ! Voilà donc la rupture et l’innovation qui sont proposées par un leader dont l’usure visible du pouvoir n’a provoqué aucun effet sur sa personne car persuadé que seuls deux patronymes peuvent rêver du primeministership !
Alors que la seule ambition est de botter Jugnauth hors du pouvoir, il ne se gêne pas pour poursuivre la même politique de surenchère ! Ici, il caresse l’électorat du troisième âge dans le sens du poil, en promettant un voyage à La Réunion, là, il annonce une révision du critère des cinq credits aux étudiants du SC, et là encore, il propose une augmentation des salaires des fonctionnaires !
Quelle est la vision du PTr pour les 20 ou 30 prochaines années ? Quels sont ses projets pour empêcher cet inquiétant brain drain de nos professionnels ou pour donner l’envie aux jeunes partis étudier ailleurs de retourner mettre leurs connaissances au service du pays ? Comment le PTr compte-t-il diversifier notre économie dont la reprise post-Covid s’avère laborieuse dans nombre de domaines ? Quel est son plan pour redonner confiance aux travailleurs mauriciens qui ont déserté plusieurs secteurs, en préférant laisser la place aux ouvriers étrangers dont le traitement n’est pas meilleur ?
Gageons que c’est à la veille des élections qu’on colmatera quelques idées pour nous présenter de grandes théories comme à l’accoutumée ! Car pour l’heure, toute l’énergie est mise sur la présentation du candidat Ramgoolam qui écarte tout sur son passage pour tenter d’émerger comme étant la seule alternative !
Au sein de son parti, après avoir critiqué les «Judas» qui auraient une ligne de communication avec le MSM, il laisse comprendre qu’un comité disciplinaire sera bientôt institué pour juger les cas de Varma et Faugoo. Comme pour faire taire les voix discordantes.
Sur l’échiquier politique, il a réussi le tour de force d’initier la discussion avec une Plateforme de l’Espoir sans les Bodha et Bhadain qui représentaient une menace pour lui ! Et bien évidemment, quand il évoque le renouvellement, la rupture et l’innovation, il parle uniquement pour les autres ! D’un côté, le discours politique, de l’autre, la pratique politique !
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