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Le cas Gobin : Les options de PKJ
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Le cas Gobin : Les options de PKJ
Le ministre Maneesh Gobin et Mgr Maurice Piat ont dominé l’actualité ces derniers jours. Après la rencontre Piat-Premier ministre, le contentieux Eglise-pouvoir s’estompe en attendant la nomination d’un nouvel évêque et ses premières prises de position. Le cas Gobin avec son annexe Rajanah Dahliah reste brûlant.
Le leader du MSM, Pravind Kumar Jugnauth (PKJ), se retrouve devant plusieurs options pour régler à sa façon le problème Gobin si vraiment le ministre serait trop compromis pour être sauvé de la casse. Pour pouvoir cerner les options de PKJ, il faudrait comprendre qu’un leader politique digne de ce nom ne prendrait pas le risque de s’endommager en voulant sauver la peau d’un ministre. On a vu avec quelle aisance PKJ s’est débarrassé de Ravi Yerrigadoo, Raj Dayal et d’aussi d’un géant (sans méchant jeu de mots) comme Ivan Collendavelloo. Il a aussi fait partir des éléments comme Roshi Bhadain et Nando Bodha.
Sur le plan purement personnel, PKJ a pris ses distances de son oncle Ashock bien qu’en tant que junior en politique et comme avocat, il fut très proche de ce dernier. D’autre part, PKJ n’a pas hésité à chasser hors de son cercle restreint le soi-disant descendant de maharaja que serait Sherry Singh.
On peut comprendre que PKJ prend son temps avec le dossier Gobin. En fait, existe-t-il la moindre possibilité que Gobin soit victime d’une machination éminemment machiavélique de la part de certains vested interests? Ou même ciblé par des psychopathes à la Jean Paul Sheik- Hossen ? Comme avocat mais aussi leader de parti, PKJ chercherait à s’assurer que tout ce qu’on raconte sur Gobin soit véridique, beyond any reasonable doubt. Sinon, il serait tellement facile demain de monter des coups semblables contre d’autres ministres et de déstabiliser le gouvernement. Il est vrai que Collendavelloo est resté fidèle à PKJ quoiqu’il ait été révoqué comme ministre. Mais d’autres ministres moins masochistes et qui seraient cassés dans le sillage de scandales de corruption pourraient se comporter en éléments hostiles et menacer la majorité de PKJ.
Dans l’éventualité où les allégations contre Gobin sont prouvées de façon nullement irréfutable, PKJ n’aurait d’autre option que de se débarrasser de ce ministre. Avec le risque de conséquences négatives. Tout en tentant de gérer le négatif, PKJ disposerait à partir de là d’une grande opportunité de spinning en sa propre faveur. Il dirait comment des personnes sans principe, cherchant des gains faciles, auraient abusé de sa confiance mais qu’une fois qu’il a réalisé qu’il y avait maldonne, il a réagi sans pitié. Les chatwas entonneraient alors la chanson «arr piti la pena badinaz, pena kata-kata».
Il serait invraisemblable que Gobin et Dahliah se joignent à l’opposition parlementaire ou se fassent admettre dans le club de Sherry Singh. PKJ perdrait certainement un «tapeur» verbal qui aimait sévir au bâtiment du Sun Trust en compagnie de Bobby Hurreeram. Ces deux ministres auraient-ils été vraiment efficaces dans le job d’assurer la communication politique du MSM ou ne voyait-on pas que fumée simik ? Il semblerait que des internautes engagés sur des sites portant des noms rocambolesques soient plus efficaces dans le business de soutenir le MSM.
La répartition de nouveaux portefeuilles ministériels pourrait donner quelques soucis à PKJ. Son choix d’un futur ministre de l’Agriculture comporte des calculs hautement stratégiques. Ce ministère, en raison du très grand nombre d’agriculteurs et d’éleveurs atteints par ses activités, constitue une véritable power base. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs Navin Ramgoolam avait repris le contrôle de ce portefeuille des mains d’Arvin Boolell pour le confier à un ministre moins ambitieux.
Le remplacement des éléments moindrement endommagés dans le contexte d’élections générales ne poserait pas problème pour PKJ. On a vu comment il s’était débarrassé de plusieurs éléments du MSM, y compris des ministres, en préparant sa liste de candidats aux élections de 2019.
Finalement, à long terme, PKJ aurait tout à gagner en liquidant Gobin. En fait, si Gobin s’était imposé dans l’opinion publique comme un homme politique hautement compétent et productif en gérant deux grands ministères en même temps, il n’aurait pas tardé à se faire valoir comme une alternative à PKJ. Surtout que PKJ fait face à un procès devant le Conseil privé du roi Charles. En cas de problème de choix de successeur à la tête du MSM, qui oserait dire «kifer pa Maneesh?».
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