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Dévoiements
L’arrestation de Me Rama Valayden, hier, sous une charge farfelue de «perverting the course of Justice», par la Special Striking Team (SST), confirme, s’il le fallait, la tendance selon laquelle la police serait de plus en plus un dangereux instrument politique aux mains d’un régime qui connaît l’usure du pouvoir. Comme en attestent les sautes d’humeur du Premier ministre et ministre de l’Intérieur, sous l’autopont du Quai D, dès que l’on aborde le curry-Cerf de Grand-Bassin et la présence alléguée du ministre Maneesh Gobin et du PPS Rajanah Dhaliah le 12 septembre 2020 dans un ranch, sur un terrain de l’État. Les questions sont pourtant simples : se trouvaient-ils, oui ou non, sur les lieux ? Pourquoi aucun démenti officiel jusqu’ici malgré toutes les «palabres» sur ce scandale politico financier qui nous a été servi à toutes les sauces ? Le ministre de l’Agro-Industrie et Attorney General a-t-il, oui ou non, reçu un paiement et un cerf fraîchement abattu ? Est-il plus à blâmer que l’ancien Attorney General Ravi Yerrigadoo sur le plan moral, indépendamment de l’acte de corruption ou de blanchiment d’argent ? La tension était palpable sous l’autopont du Quai D malgré ses sourires et blagues inopinés.
Pour sa part, le commissaire de police qui a déjà épuisé un joker pour que son fils évite la prison une première fois ne savait pas que le DPP allait revenir à la charge (multipliée par 225 fois) contre son fils Chandra, en contournant l’ICAC, dans l’affaire de détournements de Rs 80 millions au préjudice de la Bramer Bank. S’il serait difficile de convaincre à nouveau les membres de la commission de pourvoi en grâce et Pradeep Roopun d’accorder le pardon au fils Dip, dans l’éventualité qu’il soit encore une fois trouvé coupable, gageons que le CP tentera de ne pas croiser le fer avec le gouvernement, tandis qu’il est lui-même en situation de faiblesse. C’est dans ce contexte qu’il faut placer les agitations de la SST, dont la mission reste largement méconnue, y compris au sein des Casernes centrales. En roue libre, se croyant protégée par des politiciens aux agendas obscurs, elle peut faire un mal irréparable à notre démocratie en essayant de tuer la liberté d’expression des citoyens. D’autres policiers se sont brûlés à ce jeu dans le temps.
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Retenez bien ces chiffres. En 2022, sur 3 291 élèves, âgés de 12 à 14 ans, ayant pris part aux examens à l’issue de l’Extended Programme, seuls 71 élèves ont réussi ! Pas moins de 3 210 ont lamentablement échoué. Ce programme est donc un fiasco total et il faut l’arrêter tout de suite peu importe les circonstances atténuantes (liées ou pas au Covid) qu’on pourrait évoquer. Ce n’est pas suffisant que la ministre de l’Éducation vienne admettre, seulement après avoir été interpellée par la PNQ du leader de l’opposition, que «les résultats ne reflètent pas les attentes» du GM, mais il faut qu’elle présente des excuses aux parents d’élèves qui ont fait confiance au système, aux enfants qui ont été sacrifiés. Ailleurs des élus sachant que l’irréparable a été commis auraient songé à soumettre leur démission. Par courtoisie, par empathie, par respect de soi. Ici on s’accroche à son maroquin en essayant de se justifier. Sans se soucier des enfants qui sont éjectés du système et de la société.
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