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Sexe, inflation et bénéfices

20 mai 2023, 08:49

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Si les dernières campagnes électorales – on parle ici des législatives, pas des municipales qu’on peut renvoyer aux calendes grecques – ont souvent été ponctuées par des propos et innuendos sectaires, la prochaine risque d’être salée, voire salace. Lors de la dernière séance parlementaire, Pravind Jugnauth est descendu d’un cran, en frappant littéralement sous la ceinture et carrément dans le pantalon. Sous le regard amusé de sa galerie. 

Si d’aucuns ont été choqués par les détails fournis (avec un sourire quelque peu sadique) du Premier ministre quand il a abordé avec délectation la prescription médicale de son rival, ce qui nous semble le plus dérangeant, c’est que ses ministres et députés se sont sentis comme obligés d’applaudir le PM pour ces révélations qui sont pourtant indignes de notre Assemblée nationale, même si le niveau a considérablement baissé depuis que Sooroojdev Phokeer préside les travaux parlementaires. 

En voulant dépeindre Ramgoolam comme une bête sexuelle, Pravind Jugnauth s’aventure sur un terrain glissant. Il ouvre les hostilités en s’exposant aux attaques du même niveau (de caniveau). Celui ou celle qui lui a conseillé de brandir les pilules bleues afin de faire oublier le curry-cerf de Grand-Bassin a fait fausse route, et a foncé dans un No Entry. Les médicaments ou stimulants d’un ancien Premier ministre relèvent de la vie privée, et sont sanctionnés par le secret médical. Or, la vie nocturne d’un ministre de la République et ses liens affairistes allégués avec la mafia de la drogue, surtout lorsqu’il s’agit de terrains de l’État et de bribes, sont du domaine public. Or, Pravind Jugnauth ne répond pas aux questions du public et de la presse sur le ministre Maneesh Gobin et le PPS Rajanah Dhaliah et tente une diversion en se transformant en professeur d’éducation sexuelle, friand des aventures de Casanova !

*** 

Dans le monde entier, la question se pose : qui profitent de l’inflation et qui en souffrent ? 

Si tout tend à augmenter (alimentation, chauffage, essence, logement, etc.), certains se trouvent du bon côté de l’équation. Les gouvernements pointent surtout du doigt la pandémie, la guerre en Ukraine, les ruptures dans les chaînes d’approvisionnement, la flambée des prix des énergies et les pénuries, mais ne pipent pas mot sur ces industriels qui tirent profit des prix forts. Aux États-Unis et en Europe, des enquêtes des autorités ont révélé que des hommes d’affaires profitent de la conjoncture pour augmenter leurs marges de manière conséquente. 

Un magazine allemand pose la question suivante après une enquête : «Dans le commerce, où personne ne comprend bien comment est fixé le prix d’un yaourt, par exemple, les prix ont bien plus grimpé que ce que justifierait la flambée des coûts. Il en va de même dans le bâtiment et l’agriculture ainsi que dans la distribution, les transports et l’hôtellerierestauration.» Selon le New York Times, «les coûts de production diminuent, mais les prix de détail sont en hausse et les bénéfices augmentent. Il y a de quoi s’inquiéter [...] d’une éventuelle hausse de l’inflation due à la hausse des bénéfices.» 

Un phénomène à surveiller !